Glass building among greenery and trees

Environnement

Les secrets pour devenir un chef de file de la durabilité

30 août 2021

(Dessus) De plus en plus, les entreprises ont à cœur de trouver des moyens qui leur permettent de réduire notablement leur empreinte écologique. Mais les solutions pérennes ne s’instaurent pas du jour au lendemain. Elles sont le fruit de stratégies à long terme et d’un engagement solide sur plusieurs années, voire des décennies. SHUTTERSTOCK


Tempêtes de feu, vagues de chaleur meurtrières, inondations, sécheresses… Incontestablement, les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient. Et chacun d’eux est un appel à trouver des solutions stratégiques pour répondre sans attendre à ce fléau planétaire. 

Les entreprises sont en première ligne en vue de relever ce défi de taille. En examinant de près leur empreinte environnementale, en fixant des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz carbonique et en responsabilisant davantage les parties prenantes grâce à une communication transparente, elles sont aujourd’hui nombreuses à ériger la durabilité en véritable philosophie. Plus que jamais, se répand donc le désir d’opérer des changements réels et profonds dans la manière de faire des affaires – et de les appréhender. 

Mais les spécialistes estiment qu’il n’y a pas de temps à perdre. 

« Nous disposons d’environ neuf ans pour inverser la tendance et réduire nos émissions à l’échelle mondiale, sans quoi les conséquences seront catastrophiques », prédit Janice Larson, experte en durabilité et responsable de la Coalition interne pour la recherche universitaire à l’Université de la Colombie-Britannique.

Conscientes que le compte à rebours est lancé, TELUS et Google se sont engagées publiquement à apporter leur pierre à l’édifice, en mettant en place des stratégies radicales au sein de leur entreprise pour réduire au plus leur empreinte environnementale. 

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Google et TELUS investissent toutes deux massivement dans les énergies renouvelables, et notamment dans les parcs éoliens et les entreprises du secteur de l’énergie solaire, afin d’atteindre leurs objectifs en matière de durabilité. SHUTTERSTOCK

Carboneutre depuis 2007, Google compense l’intégralité de sa consommation mondiale d’électricité par l’achat d’énergies renouvelables, chaque année depuis 2017. Elle prévoit en outre de faire fonctionner ses campus et centres de données du monde entier grâce à des énergies sans carbone d’ici 2030. Il s’agit entre autres pour elle d’aller au-delà du système de compensation écologique actuel, afin d’éliminer purement et simplement le carbone de son processus d’approvisionnement en électricité. 

TELUS a, quant à elle, dépassé ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique en 2019. L’entreprise spécialisée dans la technologie prévoit désormais de se fournir en électricité à partir de sources d’énergie renouvelable ou à faibles émissions d’ici 2025, et vise la carboneutralité de ses activités à l’horizon 2030. 

Dans le monde des affaires, Google et TELUS se sont de longue date imposées comme de véritables figures de proue de la cause environnementale. Elles acceptent d’échanger leurs connaissances et leurs conseils en matière de durabilité, afin d’élaborer un plan d’action et d’inciter les autres acteurs du secteur à emprunter une trajectoire écologique comparable. Certes, les succès ne se forgent pas en un jour. Ils sont le fruit de stratégies à long terme et d’un engagement solide sur plusieurs années, voire des décennies. 

« La durabilité est un principe profondément ancré chez TELUS, qui s’inscrit au cœur de chaque décision que nous prenons. Nous sommes fiers d’en être un des chefs de file mondiaux, et d’afficher sans cesse une volonté d’innover pour réduire l’incidence de nos activités sur la planète », lance Geoff Pegg, directeur, Durabilité et environnement, chez TELUS.

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Geoff Pegg, directeur, Durabilité et environnement, chez TELUS PHOTO SOUMISE

Responsabiliser pour agir ensemble

Afin d’atteindre leurs objectifs en matière de durabilité, Google et TELUS investissent toutes deux massivement dans les sources d’énergie renouvelable, grâce à ce que l’on appelle des accords d’achat d’énergie.

Jen Bennett, directrice technique au Bureau des services technologiques de Google, explique que ces ententes aident les fournisseurs d’énergie renouvelable, tels que les parcs éoliens et les entreprises du secteur de l’énergie solaire, à développer leurs infrastructures.

Elle précise : « Nous nous sommes rendu compte que nous devions inciter les fournisseurs à mettre en activité davantage de parcs éoliens et de panneaux solaires. Grâce à des accords d’achat d’énergie, nous avons donc collaboré avec les entreprises du secteur et signé des contrats de 10 ans qui permettent de réaliser les investissements nécessaires ».

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Jen Bennett, Directrice technique au Bureau des services technologiques de Google PHOTO SOUMISE

Si cette initiative présente un avantage certain pour la durabilité de l’entreprise, elle trouve aussi un écho beaucoup plus large. En effet, elle contribue à ancrer les sources d’énergie renouvelable dans le paysage de la production électrique mondiale, non pas pour le simple bénéfice de Google, mais dans notre intérêt collectif. 

Pour sa part, TELUS a récemment conclu des accords d’achat d’énergie avec trois installations solaires et éoliennes situées en Alberta, qui entreront en activité d’ici le premier trimestre de l’année prochaine. Elles permettront de satisfaire la totalité de sa consommation électrique locale, dans une province où l’énergie au charbon alimente un tiers du réseau. 

Cette énergie propre, associée à l’énergie hydroélectrique produite dans d’autres provinces, couvrira une grande partie des besoins en électricité de l’entreprise. M. Pegg indique que TELUS va, par ailleurs, faire passer son parc de 4 000 véhicules à l’énergie électrique au cours des prochaines années. 

Pour une multinationale de l’envergure de Google, l’un des principaux défis réside dans la quantité d’informations à collecter pour dresser un bilan fidèle de ses sources d’approvisionnement en électricité et de son empreinte écologique globale.

« Il faut être en mesure de trouver des renseignements fiables qui aideront à prendre les bonnes décisions tout au long du processus, décrypte Mme Bennett. Parfois, il est même nécessaire de faire preuve de créativité pour combler certaines lacunes dans ces informations. Mais l’essentiel est de rester transparents pour faire clairement la part des choses entre nos estimations et les faits établis, en vue de cerner au mieux notre situation. »

Il est utile pour les parties prenantes de disposer d’une information, à la fois honnête et claire, en matière de durabilité – c’est aussi bien vrai pour les investisseurs, dont beaucoup s’appuient désormais sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) afin de décider de leurs futurs investissements, que pour les clients concernés.

L’initiative Science Based Targets reflète parfaitement l’engagement de TELUS envers la transparence de l’information. Ce projet a effectivement permis de valider les objectifs de l’entreprise, fondés sur la science, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est également l’occasion de renforcer son avantage concurrentiel dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

En outre, TELUS est l’une des premières entreprises au monde, et la première au Canada, à émettre des obligations liées au développement durable, en corrélation avec ses objectifs de réduction des GES. 

De son côté, Google espère donner à ses clients les moyens de prendre des décisions éclairées quant à leur propre incidence sur l’environnement. 

Récemment, l’entreprise a par exemple annoncé que les clients de ses services infonuagiques pourraient choisir le lieu où exécuter leur charge de travail, selon le pourcentage d’énergie sans carbone d’une région donnée. D’après Mme Bennett, la société Shopify, située à Toronto, a ainsi pu réduire considérablement ses émissions de GES en passant à Google Cloud. 

Ce type de collaboration entre les entreprises s’avère essentiel pour réaliser des changements à grande échelle. D’ailleurs, M. Pegg et Mme Bennett affirment qu’il n’est pas rare que les sociétés partagent leurs connaissances et leurs conseils en matière de durabilité.

Ces liens de coopération privilégiés se tissent également entre les entreprises et les universités.

Janice Larson raconte : « Les sociétés sont directement aux prises avec les réalités du monde, et se heurtent frontalement à des problèmes environnementaux et réglementaires. Parallèlement, les universités sont désireuses et capables de fournir les efforts de recherche et d’innovation nécessaires pour mettre au point des solutions efficaces. »

Le partenariat sur l’empreinte carbone entre l’Université de la Colombie-Britannique et TELUS en est l’illustration parfaite. L’entreprise spécialisée dans la technologie parraine en effet une initiative de l’Université qui consiste à jumeler des étudiants en sciences de l’environnement avec des petites et moyennes entreprises, en vue de déterminer leurs émissions de gaz carbonique de base.

Ce qu’il manque à la stratégie climatique du Canada est une politique sur le numérique qui ferait du pays un chef de file de l’action climatique.

Faire le premier pas  

Si les nombreuses initiatives de Google et de TELUS constituent une source indéniable d’inspiration, le chemin vers la durabilité peut encore sembler intimidant pour une entreprise canadienne moyenne. C’est d’autant plus vrai pour les structures qui disposent de moins de ressources, et pour lesquelles l’ampleur de la tâche est plus conséquente. 

Dans un premier temps, M. Pegg conseille de définir l’objectif de l’entreprise à titre d’entité distincte, en consultant les membres de l’équipe et les diverses parties prenantes.

« Tout dépend de votre activité, du secteur dans lequel vous exercez, et des facteurs autour desquels vous souhaitez articuler votre action. Le champ des possibles est extrêmement large », analyse M. Pegg.

Au sujet des objectifs de développement durable des Nations Unies, qui font souvent référence dans l’univers de la durabilité d’entreprise, il explique : 

« Plus de 190 pays se sont accordés sur 17 objectifs afin de lutter contre la pauvreté, la faim, les inégalités en matière d’accès aux soins et le changement climatique. Il est probable que votre entreprise ait une incidence sur l’un ou l’autre de ces objectifs de développement durable. Il s’agit donc d’un axe intéressant pour élaborer une stratégie. »

Mme Bennett, qui préconise une approche semblable, résume simplement : « L’important, c’est de fixer un objectif. Sinon, vous n’aurez aucun phare pour vous guider, et vous vous battrez contre des moulins à vent. »

Quoi qu’il en soit, tous deux s’accordent pour dire que l’essentiel est de se lancer.

« Il n’est pas nécessaire d’être un chef de file dans tous les domaines pour être un champion de la durabilité, martèle M. Pegg. Au départ, il suffit de choisir un problème précis sur lequel se concentrer. Mais il faut absolument se jeter à l’eau. Et pour faire le premier pas, rien de tel que de commencer par élaborer sa stratégie. »

Un homme assis sur un rocher dans la nature travaillant sur un ordinateur portable.

Protéger l’environnement

De meilleures politiques sur le numérique nous rapprocheront de la carboneutralité.

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