Connecter les Canadiens
Avec la réouverture des frontières, la connexion Windsor-Détroit est plus solide que jamais
13 déc. 2021
(Dessus) Situé à Windsor, VR CAVE est un espace de visualisation conçu spécialement pour créer un environnement virtuel immersif qui permet de vivre des simulations réalistes, comme la conduite automobile, au moyen de lunettes rattachées à un casque de réalité virtuelle doté de capteurs. PHOTO GRACIEUSETÉ D’INVEST WINDSORESSEX
Le lien entre les villes de Windsor et de Détroit a toujours été très fort.
Elles sont si près l’une de l’autre, qu’on les a souvent perçues comme une seule et même ville traversée d’une frontière. Avant la COVID-19 près de 12 000 véhicules empruntaient le tunnel Windsor-Détroit chaque jour, l’une des traversées les plus achalandées en Amérique du Nord. Les résidents de part et d’autre se rendaient ainsi « de l’autre côté » pour assister à une partie de baseball, voir des amis ou des membres de leur famille, ou essayer un nouveau restaurant.
Ces deux villes partagent aussi un secteur d’envergure, étant chacune la capitale de l’automobile dans leur pays respectif. Elles ont d’ailleurs appris à compter sur l’expertise de leur voisine en matière de construction automobile : avant qu’un véhicule ne quitte la chaîne de montage, ses pièces courantes ont déjà traversé la frontière six fois, en moyenne.
Maintenant que les restrictions liées à la COVID ont été levées entre le Canada et les États-Unis, les résidents autant que les entreprises ont hâte de reprendre une vie normale, celle d’une collectivité binationale.
La 5G de TELUS étant maintenant accessible dans le tunnel, les voyageurs d’un côté comme de l’autre sont sur le point de vivre un lien plus étroit que jamais.
Cette nouvelle connectivité mobile est le fait de deux années de travail soutenu en partenariat avec la Windsor-Detroit Tunnel Corporation, propriétaire du tunnel du côté canadien. La construction de ce site cellulaire innovateur a commencé au début de 2021 pour se terminer à la fin de juillet. Aujourd’hui, on peut profiter d’une connectivité ultrarapide à des
vitesses
pouvant atteindre 1,7 Gbit/s, même à 23 mètres (75 pieds) sous la rivière Détroit. On imagine facilement que les conducteurs et les passagers qui empruntent le tunnel, y compris les nombreux travailleurs de la santé qui franchissent régulièrement cette frontière depuis le début de la pandémie, se sentiront beaucoup plus en sécurité et mieux protégés en cas d’urgence. La puissance de cette connectivité réseau permet également l’écoute ininterrompue de balado ou de musique ou encore l’utilisation d’applications routières comme Waze et Google Maps.
Il s’agit d’un projet avant-gardiste parmi plusieurs dirigés par TELUS à Windsor, alors que l’entreprise de technologie est en voie d’atteindre son objectif d’offrir la 5G à 70 pour cent de la population canadienne d’ici la fin de l’année.
Il semble bien que la région soit un excellent terrain de mise à l’essai pour ce réseau de prochaine génération.
« Toutes les villes ont des rues, des trottoirs, des piétons et des feux de circulation, nous dit Drew Dilkens, maire de Windsor. Par contre, elles ne sont pas toutes bordées d’une frontière internationale. »
Ce qu’il manque à la stratégie climatique du Canada est une politique sur le numérique qui ferait du pays un chef de file de l’action climatique.
Accéder à un univers numérique
Le tunnel Windsor-Détroit donne aux dirigeants de la Ville l’occasion d’agir en chef de file pour la mise à l’essai de véhicules autonomes traversant une frontière internationale. Ce travail a déjà
commencé
(article en anglais) et devrait s’intensifier à mesure que les capacités du réseau augmentent. En matière de conduite autonome, la technologie V2X (communication des véhicules avec leur environnement) – celle qui permet aux véhicules d’interagir les uns avec les autres ou avec les infrastructures routières, comme les feux de circulation et les postes de péage – ne saurait se passer de la 5G, une technologie qui se distingue des générations antérieures par sa latence ultrafaible, ses vitesses ultrarapides, l’accès virtuellement infini aux données et la stabilité de sa connexion. La Ville a saisi la balle au bond avec un projet innovateur qui s’intègre à la stratégie d’essai des véhicules autonomes et misera sur la réalité virtuelle (RV) pour créer un double virtuel du tunnel Windsor-Détroit.
Ici,
Invest WindsorEssex
a travaillé avec l’entreprise locale CMF Group ainsi qu’avec l’Université de Windsor et le St. Clair College pour exécuter un rendu numérique LiDAR du tunnel. Ils l’ont ensuite reproduit dans l’environnement VR CAVE situé au Centre Automobilité et innovation
de Windsor-Essex. L’espace VR CAVE est un lieu de visualisation conçu spécialement pour créer un environnement virtuel immersif, notamment à l’aide de cinq écrans de 4 par 15 pieds qui permettent de vivre des simulations réalistes, comme la conduite automobile, au moyen de lunettes rattachées à un casque de réalité virtuelle doté de capteurs.Cette expérience est l’occasion idéale de vérifier l’efficacité de la nouvelle technologie 5G dans un environnement sécuritaire avant son déploiement dans le tunnel Windsor-Détroit. Ce bac à sable virtuel permet de tester les situations d’utilisation 5G les plus complexes associées aux plus hauts niveaux de risque, dont le déplacement de véhicules autonomes d’une juridiction à une autre et une transition réseau d’un pays à un autre.
« Lorsque vous mettez le casque, vous accédez virtuellement à l’univers recréé, explique le maire Dilkens. C’est fabuleux. La technologie vous permet de vous asseoir dans une voiture et de percevoir visuellement son intérieur, puis d’étendre les bras comme si vous preniez le volant, sachant que vous êtes toujours dans un espace virtuel créé numériquement. »
L’accès au réseau 5G de TELUS dans le tunnel de Windsor-Détroit donne aux dirigeants de Windsor l’occasion d’agir en chef de file pour la mise à l’essai de véhicules autonomes traversant une frontière internationale, une possibilité dont la Ville cherchait à se prévaloir depuis des années déjà. PHOTO DE BRYAN POLLARD, SHUTTERSTOCK
Une des premières à s’intéresser à cette expérience, TELUS est aussi un solide partenaire dans la région selon Stephen MacKenzie, président et chef de la direction d’Invest WindsorEssex. Elle participe depuis plusieurs années à la vision d’avenir de la Ville en matière de connectivité mobile 5G.
Ce partenariat s’inscrit dans le plus vaste engagement de TELUS envers la province, alors qu’elle a choisi d’utiliser son spectre actuel pour étendre son réseau 5G vers 24 autres collectivités à l’échelle de l’Ontario d’ici la fin de 2021. Depuis 2000, TELUS a investi 53 milliards de dollars dans son infrastructure et ses activités opérationnelles en Ontario et compte investir jusqu’à 17 milliards de dollars additionnels d’ici 2024.
Futur du transport
L’année dernière, TELUS a annoncé un partenariat stratégique avec le
St. Clair College
et l’Université de Windsor
(articles en anglais) pour apporter la connectivité 5G aux campus, et procurer une connexion complémentaire aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs, en plus de collaborer aux projets de recherche pour mieux comprendre les cas d’utilisation des technologies 5G.En collaboration avec Invest WindsorEssex, TELUS et la Ville de Windsor, ces deux établissements postsecondaires pourront utiliser le double virtuel du tunnel. Lorsqu’il sera au point, l’Université de Windsor utilisera le double virtuel pour ses recherches en cybersécurité automobile, vocation de son
Centre d’excellence SHIELD sur la cybersécurité automobile
. Tom Schnekenburger, directeur de projets scientifiques touchant les données et la mobilité, qui partage son mandat entre Invest WindsorEssex et les deux établissements postsecondaires, dit que la cybersécurité liée à la mobilité est un enjeu trop souvent négligé.
« C’est l’une de ces niches très pointues dont on ne discute pas assez. Elle devrait pourtant être dans le haut de notre liste, car elle pourrait perturber l’ensemble des opérations, depuis la chaîne d’approvisionnement alimentaire jusqu’aux déplacements entre la maison et le travail », dit Schnekenburger.
L’objectif ultime du double virtuel est d’offrir à la Ville de Windsor des installations de pointe pour la mise à l’essai des technologies de déplacement autonome dans un environnement frontalier unique.
« Il ne fait aucun doute que le secteur automobile est en pleine transformation, assure MacKenzie. Ce projet et notre partenariat avec TELUS nous érigent en spécialistes de ce mouvement perturbateur et non en victimes. Sur le plan financier, cette stratégie nous permet de réaliser d’importants bénéfices pour la région et de faire passer notre économie dans l’univers de l’automobilité. »
Selon le maire Dilkens, d’ici quelques années, Windsor aura perfectionné son savoir-faire en automobilité et environnement virtuel au point de susciter un renouveau d’intérêt pour le secteur de la mise à l’essai chez les entrepreneurs. Démontrer qu’il est possible pour des véhicules autonomes de franchir une frontière efficacement et en toute sécurité valorisera aussi la région à l’échelle mondiale, tandis que d’autres collectivités, et pays, ouvriront aussi la voie aux transports du futur.
« Chaque innovation fondée sur la 5G est un pas de plus vers le tout premier franchissement d’une frontière internationale au moyen d’un véhicule parfaitement autonome », conclut Dilkens.
Protéger l’environnement
De meilleures politiques sur le numérique nous rapprocheront de la carboneutralité.
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