5 choses à faire dès aujourd’hui pour votre mieux-être numérique

Carol Todd milite à l’échelle mondiale contre l’intimidation, la cyberintimidation et l’exploitation à caractère sexiste et pour la sécurité sur internet et la santé mentale.

Le 10 octobre 2012, la fille de Carol, Amanda, s’est suicidée après avoir été exploitée et intimidée sans relâche en ligne. Carol s’est engagée à poursuivre l’importante conversation entamée par Amanda avec cette vidéo maintenant largement diffusée, dans laquelle elle parle de son expérience et de ses sentiments.

Le 10 octobre, c’est la Journée mondiale de la santé mentale. Pour commémorer la vie d’Amanda et sensibiliser le public aux difficultés que connaissent tant d’enfants comme elle, Carol a lancé la campagne « Light Up Purple ». Le 10 octobre, Carol demande aux gens de se joindre à elle en portant du mauve pour souligner cette importante journée et poursuivre la conversation sur la santé mentale et le mieux-être.

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Un thème récurrent se dégage de mes entretiens avec les éducateurs, les parents et les jeunes en classe. Ils connaissent les problèmes liés aux médias sociaux, à la cyberintimidation, à l’estime de soi, à l’image de soi, au consentement, à la vie privée et au temps d’écran. La liste est longue. Mais ils veulent des solutions. Que peuvent-ils faire? Quelles ressources sont les plus fiables? Comment peuvent-ils accorder une plus grande importance au mieux-être numérique dans leur vie quotidienne? Sur la base de mes expériences personnelles et de ce que j’ai appris de tous les adultes, jeunes et enfants extraordinaires auxquels j’ai parlé au cours des neuf dernières années, j’ai établi une liste de cinq mesures importantes. Elle n’est, bien sûr, pas exhaustive. Je crois cependant qu’intégrer les cinq mesures ci-dessous à son quotidien peut nettement améliorer votre santé mentale.

1. Demeurer informé

Lorsqu’il s’agit de sensibilisation à la cybersécurité, de santé et de mieux-être numérique, savoir, c’est pouvoir. Les adultes éduqués peuvent mieux s’orienter dans leur propre vie numérique et donner l’exemple de comportements sains aux enfants de leur entourage. Ils sont également mieux équipés pour avoir des conversations difficiles et inconfortables. Il est important de repérer des sources d’information fiables, comme TELUS Averti (HabiloMédias, cyberaide.ca et Jeunesse, J’écoute sont également d’excellents sites). Visitez-les fréquemment. Inscrivez-vous pour recevoir les infolettres. Un autre excellent moyen de se tenir au courant est d’établir des alertes Google avec des mots clés comme cybersécurité, mieux-être numérique, cyberintimidation, etc. Vous n’avez pas à tout lire. Vous aurez l’embarras du choix, mais vous accéderez à ce type de contenu sur une base régulière. Comme le contexte change tous les jours, il est important d’être au fait des dernières nouvelles. Tous ces sites proposent également du contenu pour les enfants. Utilisez votre temps d’écran de façon productive en vous assoyant ensemble, en lisant des articles, en faisant des activités ou en répondant à des questionnaires de sécurité en ligne.

2. Avoir des conversations ouvertes

Parler du côté plus sombre de l’Internet peut être effrayant. Ces conversations sont cependant essentielles. Si vous n’êtes vraiment pas à l’aise d’aborder des questions courantes de santé sexuelle et de sécurité personnelle dans le monde numérique, je vous recommande de vous exercer à en parler avec d’autres adultes. Soyez franc et montrez-vous vulnérable avec les enfants qui font partie de votre vie. Expliquez-leur que ce sont des sujets dont il est difficile de parler, mais insistez sur l’importance de le faire malgré la gêne. Nous devons aujourd’hui normaliser ces types de conversations. Il est aussi important que les enfants aient un cercle d’adultes avec qui ils se sentent en sécurité. Les enfants peuvent parfois avoir de la difficulté à aborder ces sujets avec leurs parents, pour des raisons culturelles, linguistiques ou religieuses. Dans certains cas, les parents refusent de leur parler ou n’arrivent pas à communiquer et à écouter calmement parce que ce n’est pas dans leur nature. Il est essentiel qu’ils puissent parler à d’autres adultes en toute sécurité.

3. Établir des limites

Il peut être très difficile de dire « non », même si vous êtes convaincu que c’est ce que vous devez faire. Le mot génère beaucoup d’inquiétudes; les gens pourraient par exemple moins nous aimer si nous leur refusons quelque chose. Nous pouvons nous sentir mal, coupables ou craindre de réagir trop fortement à une situation. Il peut être particulièrement difficile pour les enfants de déterminer ce qui est ou n’est pas bien et de valider leurs propres sentiments. J’essaie de rendre les choses concrètes : « Si tu étais en ligne et que quelqu’un te posait des questions, comment te sentirais-tu? Est-ce que ton estomac se serre? Est-ce que tu ressens une lourdeur dans ta poitrine? » Ce sont des sensations qu’ils peuvent remarquer. Puis, je les aide à nommer des émotions généralement associées à ces sensations : anxiété, inquiétude, préoccupation ou peur. Il est difficile d’établir des limites pour quelque chose que l’on ne connaît pas. Il faut avoir vécu l’expérience, soit dans la vraie vie ou par simulation avec des adultes de confiance. Une fois l’expérience vécue, on peut s’en servir pour établir une limite si elle se reproduit.

4. Parler de son expérience

Si vous avez une expérience négative en ligne ou hors ligne, il est important de faire appel aux adultes de confiance de votre entourage, qui pourront vous donner leur avis et vous apporter compassion et aide. Si Amanda avait compris qu’elle n’était pas seule, elle serait probablement en vie aujourd’hui. Personne n’est seul. Il y a toujours quelqu’un pour vous aider, quel que soit le problème ou la situation. Communiquez avec des gens qui peuvent vous soutenir sans vous juger et vous écouter. Garder les sentiments ou les expériences négatives à l’intérieur ne fait que renforcer la honte et décupler les mauvaises émotions. Même s’il peut sembler difficile ou embarrassant d’en parler au début, il faut absolument demander de l’aide en cas de problème.

5. Agir

Élaborez un plan d’action du mieux-être numérique. Que sont mes objectifs? Comment vais-je les atteindre? Qui va m’aider? Où puis-je trouver de l’aide si je suis coincé? Le mieux-être numérique va de pair avec la santé physique et mentale. Il est donc important d’avoir une bonne alimentation, de bien dormir, de faire de l’activité physique et de trouver un équilibre avec le temps passé en ligne. La santé numérique est un choix de mode de vie. Il faut y être sensibilisé en permanence. C’est un système de valeurs qui doit être mis en place lorsque les enfants sont très jeunes et constamment renforcé. La technologie est partout et ne disparaîtra pas. Les enfants de cette génération sont des natifs du numérique. C’est tout ce qu’ils connaissent. Et il n’y a pas de mal à ce que nos enfants en sachent parfois plus que nous sur certains aspects du fonctionnement du monde numérique. Même si nous sommes très connectés, il y a toujours de la place pour les jeux de société, les activités de plein air et les conversations autour d’un bon repas. Les parents doivent donner l’exemple d’habitudes et de comportement sains. Les enfants apprennent de ce qu’ils voient. En leur montrant que le mieux-être numérique passe par la sensibilisation, les limites et les discussions ouvertes, vous les aiderez grandement à comprendre et à prendre soin de leur propre santé en ligne. Joignez-vous à la conversation sur l’importance d’utiliser les technologies de façon saine pour favoriser le mieux-être numérique en participant à l’atelier « TELUS Averti Bien-être » (qui cible les élèves de la 3e à la 5e secondaire).