Un homme et deux femmes à l’extérieur lors de la Journée de Campagne Moose Hide. Les femmes tiennent des tambours à main.

Réconciliation

De petits carrés de peau d'original pour un grand changement

15 mai 2023
(Dessus) Les épinglettes Moose Hide servent à provoquer des conversations essentielles sur la violence sexiste – un élément important de la campagne, qui a culminé avec la Journée de la Campagne Moose Hide, le 11 mai. Photo de Tegan McMartin
En partenariat avec TELUS, la Campagne Moose Hide a franchi une étape encourageante : quatre millions d’épinglettes en peau d’orignal ont été distribuées dans tout le pays. Chacune de ces épinglettes représente l’engagement de la personne qui la porte à dénoncer la violence sexiste et à mieux soutenir les femmes et les filles autochtones.
De petits carrés de peau d’orignal de couleur fauve contribuent à entamer un dialogue essentiel dans tout le Canada sur la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles.
Les morceaux de peau, que l’on peut porter comme une épinglette, sont un symbole pour le monde entier, indiquant qu’il existe un problème de violence sexiste et que les Canadiens doivent en parler davantage, explique Raven Lacerte, cofondatrice du puissant mouvement populaire mené par des Autochtones, connu sous le nom de
Campagne Moose Hide
.
Près de la moitié
des femmes au Canada seront victimes de violences sexistes et parmi elles figure un nombre
disproportionné
de femmes et de filles autochtones, selon David Stevenson, président-directeur général de la Campagne Moose Hide.
« La vie des gens, la vie des femmes, est un enjeu chaque jour, déclare Mme Lacerte. La violence sexiste touche tout le monde – personne n’est à l’abri, peu importe son statut socioéconomique. »
Pour changer les choses, il faut rassembler les gens dans un effort commun.
« Nous devons agir collectivement », ajoute-t-elle.
Les épinglettes en peau d’orignal sont destinées à être portées en signe d’engagement par les personnes qui soutiennent les efforts de la campagne pour mettre fin à la violence sexiste : elles s’engagent à intervenir si elles en sont témoins et à ne pas la laisser faire partie de leur vie.
« Il ne s’agit pas d’interpeller les gens, dit Mme Lacerte. Il s’agit d’interpeller les gens dans un espace. »
L’épinglette sert également à entamer des conversations – un élément important de la campagne, qui a culminé cette année avec la journée de la Campagne Moose Hide, le 11 mai.
L’événement principal, qui repose sur une cérémonie autochtone et sur les méthodes traditionnelles d’apprentissage et de guérison, s’est tenu à Victoria. La cérémonie, qui a débuté à l’aube sur le territoire micmac (mi’kmaq) de la côte de l’Atlantique, comprenait une marche pour la réconciliation à Victoria, une séance plénière, ainsi que des discours et des ateliers en ligne et en personne avec des aînés autochtones et des gardiens du savoir.
Des centaines d’autres événements étaient prévus dans tout le pays, y compris à la Chambre des communes et à d’autres ordres de gouvernement. La journée s’est achevée par une cérémonie de rupture du jeûne et un festin. (Les participants étaient invités à jeûner pendant la journée, une pratique cérémonielle courante dans certaines cultures autochtones lorsqu’il s’agit de prendre des engagements personnels et collectifs ou d’accomplir un travail important.)
« La violence se perpétue dans l’ombre. La Campagne Moose Hide a pour but de la faire sortir de l’ombre et de la mettre en lumière », explique Mme Lacerte à propos de l’importance de cette journée.
« La Campagne Moose Hide est quelque chose de mesurable, de significatif et de percutant que chaque Canadien peut faire pour participer à ce mouvement », ajoute David Stevenson, président-directeur général de la Campagne Moose Hide.

Participez au mouvement

Plusieurs épinglettes carrées en peau d’orignal posées sur un comptoir
(Dessus) Au cours des trois prochaines années, TELUS fournira un soutien financier de 150 000 $ à la Campagne Moose Hide en plus d’un soutien matériel, notamment en mettant les épinglettes symboliques en peau d’orignal à la disposition des clients dans les boutiques TELUS à travers le Canada. Photo de Tegan McMartin
Afin d’attirer l’attention sur cette question, TELUS s’est engagé dans un partenariat de trois ans avec la Campagne Moose Hide pour l’aider à diffuser son puissant message à travers le pays. Ce partenariat témoigne de l’
engagement accru
de TELUS à l’égard de la réconciliation, qui repose sur quatre piliers, à savoir la connectivité, la réconciliation économique, la sensibilité culturelle et les retombées sociales, par la mise sur pied et l’expansion de programmes qui contribuent à consolider les collectivités.
Au cours des trois prochaines années, TELUS fournira un soutien financier de 150 000 dollars et un soutien matériel à la campagne. L’entreprise a également mis des épinglettes en peau d’orignal à la disposition des clients dans les boutiques TELUS du Canada.
« C’est un privilège pour TELUS de s’associer à la Campagne Moose Hide et de fournir des fonds, des ressources et des plateformes pour soutenir cette mission, déclare Shazia Zeb-Sobani, vice-présidente de la planification des réseaux clients à TELUS. En tant qu’organisation profondément engagée dans la réconciliation, c’est une façon pour nous de répondre aux
231 appels à la justice
, et plus particulièrement à l’appel à la justice 15, et nous espérons sincèrement que les Canadiens d’un océan à l’autre se joindront à nous pour faire des progrès significatifs vers le changement. »
Pour chaque épinglette en peau d’orignal produite, il y a eu au moins cinq conversations sur l’élimination de la violence sexiste – c’est ce qu’a démontré une étude indépendante réalisée par une tierce partie pendant une période de cinq ans. De plus, chez les personnes qui portent l’épinglette, ce nombre est beaucoup plus élevé.
« Ces conversations se transforment en actions et en changements réels », affirme Mme Lacerte.
L’idée de la campagne est née en 2011 lorsque Mme Lacerte, membre de la Première Nation de Lake Babine et du clan du Grizzly, et son père Paul Lacerte, de la Première Nation de Nadleh Whut’en et membre de la Première Nation Carrier, étaient partis chasser.
Les Lacerte parlaient régulièrement de violence sexiste.
« Mon père ne voulait pas que sa fille connaisse la violence, seulement l’amour. Il était urgent pour lui de protéger ses filles », explique-t-elle.
Le père et la fille se trouvaient dans les territoires des Premières Nations Carrier et Sékani – une région du centre de la Colombie-Britannique, autour de Prince George, traversée par la
route des larmes
, une section de la route no 16 qui a vu de nombreuses femmes autochtones disparaître ou être assassinées – lorsqu’ils ont abattu un orignal.
Pour les Lacerte, l’importance du lieu les a amenés à passer à l’action.
« Nous voulions faire quelque chose pour effacer ces larmes et apporter de l’espoir, de l’amour et un remède dans ces espaces », déclare Mme Lacerte.
À partir de la peau tannée de ce premier orignal, Mme Lacerte et ses sœurs ont fabriqué 25 000 petits carrés, chacun étant accompagné d’un carton sur lequel elles avaient rédigé des explications à la main, et les ont distribués à leurs amis et à leur famille pour les encourager à s’élever contre la violence sexiste.

La route vers la réconciliation


Des membres de l’équipe TELUS et Raven Lacerte, Sage Lacerte, David Stevenson et la sénatrice Michelle Audette à Ottawa.

(Dessus) De gauche à droite : Karen Cheung, Katie Preiss, Rhys Sandner et Nick Moore de TELUS se sont joints à Raven Lacerte, Sage Lacerte et David Stevenson à Ottawa en avril, où la quatre millionième épinglette de peau d’orignal a été offerte à la sénatrice Michelle Audette, commissaire dans le cadre de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Photo fournie par TELUS
Il a fallu six ans pour distribuer le premier million d’épinglettes. (Des versions synthétiques sont offertes pour ceux qui ne veulent pas porter de peau animale.)
Fin avril, Mme Lacerte, sa sœur Sage Lacerte et M. Stevenson se sont rendus à Ottawa pour remettre la quatre millionième épinglette, une édition spéciale recouverte d’un perlage complexe, à la sénatrice Michelle Audette, qui a été nommée commissaire dans le cadre de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
« C’était tellement agréable de franchir cette étape », déclare Mme Lacerte.
En plus de susciter des conversations, Mme Lacerte explique que les épinglettes font partie du mouvement de réconciliation – un petit pas significatif que tous les Canadiens peuvent faire.
« Il s’agit de quatre millions de pas sur la route vers la réconciliation », dit-elle.
L’objectif est de franchir la barre des 10 millions d’épinglettes et de créer des séances de formation en ligne à l’intention des organisations, des collectivités et des entreprises qui pourront les utiliser dans le cadre de leurs propres efforts de réconciliation. Nous aimerions que les séances soient prêtes pour le 1er octobre, soit le lendemain de la
Journée du chandail orange.

« Le travail de décolonisation ne consiste pas seulement à calmer la douleur et à instaurer la justice, explique M. Stevenson. Il est tout aussi important de remettre l’amour, la complicité et la bienveillance au cœur de nos vies. »
Pour en savoir plus sur la Campagne Moose Hide, allez à
moosehidecampaign.ca
.