Une femme et deux hommes devant un champ

Environnement

Combattre les changements climatiques avec des herbiers marins, des épinettes et des rosiers inermes

8 nov. 2022
Les résidents de Sainte-Flavie, un village côtier du Bas-Saint-Laurent, s’activent à revitaliser les berges durement touchées par les grandes marées et l’érosion. Avec le soutien financier de TELUS et de la FTQ, les Amis des Jardins de Métis redonnent accès au fleuve et trouvent des solutions durables aux changements climatiques.
Alexander Reford, directeur de l’organisme Les Amis des Jardins de Métis, garde un vif souvenir des grandes marées de décembre 2010 qui ont causé des dommages importants dans plusieurs villages côtiers du Bas-Saint-Laurent. Plus de 40 résidences ont été endommagées le long du fleuve à Sainte-Flavie. Aux Jardins de Métis, l’un des jardins les plus nordiques en Amérique du Nord et un site touristique emblématique de la région, Alexander et son équipe ont dû faire six voyages avec des camions 10 roues remplis de débris et ont même perdu une œuvre d’art.
« On savait qu’il y aurait une tempête, mais jamais nous n’aurions pensé voir le fleuve se déchaîner avec cette force inouïe », dit-il.
Au cours des dernières années, les changements climatiques ont augmenté la possibilité d’érosion des berges ainsi que l’intensité et la fréquence des tempêtes. Depuis, plusieurs riverains ont choisi d’accepter les programmes du gouvernement du Québec et de déménager leurs demeures loin de la mer, laissant plusieurs terrains vacants. Auparavant très recherchés, ces terrains sont devenus orphelins en raison des changements climatiques.
Alexander et son équipe ont voulu créer quelque chose de positif pour la communauté.

Ils ont trouvé leur inspiration dans la nature.
Avec la participation de la municipalité de Sainte-Flavie, les Amis des Jardins de Métis ont lancé un projet pilote dont l’objectif ambitieux était de « transformer les secteurs abandonnés de la région en lieux publics dynamiques, tout en s’attaquant aux problèmes d’érosion des zones côtières », explique Alexander.

Des gens qui travaillent dans un jardin
Bénévoles qui préparent le terrain pour la plantation

L’objectif ultime : créer des jardins composés de plantes indigènes comme solution écologique à l’érosion des berges.
Ce qu’il manque à la stratégie climatique du Canada est une politique sur le numérique qui ferait du pays un chef de file de l’action climatique.
À ce jour, les bénévoles et stagiaires des Jardins de Métis ont planté près de 2 000 plants d’élymes des sables sur le bord des berges, en plus de dizaines de peupliers faux-trembles, cornouillers soyeux, épinettes blanches, rosiers inermes et autres espèces.
« Certaines plantes peuvent être plus protectrices qu’un mur de béton », souligne la chargée de projet pour cette grande revitalisation, Catherine Auger, qui est diplômée en architecture de l’Université McGill et étudiante à la maîtrise en architecture de paysage à l’Université Harvard.« On veut adapter nos projets aux paysages en place et non l’inverse. On a ajouté d’autres plantes locales à celles existantes en fonction de leur système racinaire, leur adaptabilité aux conditions de bord de mer et leur disponibilité. »
Des gens qui travaillent dans un jardin
Bénévoles qui préparent le terrain pour la plantation

Une réponse rassembleuse

Plusieurs partenaires financiers se sont joints aux efforts communautaires, dont le Fonds de solidarité FTQ et TELUS, une compagnie de technologie qui a des
objectifs ambitieux en matière de durabilité
, dont celui d’être carboneutre et zéro déchet d’ici 2030. Au cours des deux dernières années, TELUS et la
Fondation TELUS pour un futur meilleur
ont remis près de 40 000 $ aux Amis des Jardins de Métis afin de financer des projets novateurs de durabilité, comme celui de la revitalisation des berges à Sainte-Flavie.
Plus tôt cette année, des dizaines de bénévoles de TELUS ont participé à des activités de revitalisation et de nettoyage des berges en collaboration avec les Amis des Jardins de Métis, dans le cadre des
Journées du bénévolat de TELUS
. Les bénévoles ont fait du jardinage et ont ramassé les déchets afin de revitaliser les berges et de contribuer à l’assainissement de la planète pour les générations futures.
Des gens qui sont dehors dans la nature
Des bénévoles aux Jardins de Métis durant les Journées du bénévolat de TELUS
Alexander espère que cela n’est que le début des efforts de bénévolat pour le projet de revitalisation des berges et du jardin.
« On veut que les citoyens s’impliquent activement, qu’ils participent à l’arrosage des plantes, à la plantation et au nettoyage du site. Avec ce nouveau paysage, nous souhaitons donner aux résidents un accès à la mer. C’est un grand gain pour la région », dit-il.
L’ambition des Amis des Jardins ne s’arrête pas ici. Pour la deuxième phase du projet, les responsables envisagent de planter des espèces comestibles et d’aménager des jardins similaires dans d’autres communautés du Bas-Saint-Laurent touchées par les changements climatiques et l’érosion des berges, dont Sainte-Flavie et Métis-sur-Mer.
Le choix des plantes à privilégier pour les sites à venir sera fait à partir des plantes indigènes poussant sur place ou à proximité. Comme pour le projet pilote réalisé à Sainte-Flavie, l’objectif est de créer des espaces publics où les gens pourront venir se promener ou pique-niquer le long du fleuve.
« Nous avons une solution écologique, verte et peu coûteuse, » souligne Alexander. « Notre philosophie, c’est de vivre avec le fleuve et non d’essayer de le combattre. C’est un projet rassembleur et un bel exemple de mobilisation citoyenne. »