Médias sociaux / 20 mai 2025

Arrêtez la propagation : comment repérer et arrêter l’information trompeuse dans les médias sociaux

Amanda Lee

Amanda Lee

Conseillère principale, Programmes, Technologies pour l’avenir et TELUS Averti🅫

Une personne qui regarde son téléphone intelligent, contemplant ce qu’elle voit.

Comment vous informez-vous ces jours-ci? Si vous êtes comme 62 % des jeunes Canadiens âgés de 15 à 24 ans (en anglais), vous vous tournez probablement vers les médias sociaux. Quand on sait que 91 % des jeunes sont sur les médias sociaux, ce n’est pas surprenant. Mais c’est inquiétant.

Alors que Meta (la société mère propriétaire de Facebook, Instagram et Threads) s’éloigne de la vérification des faits (en anglais), l’information trompeuse prend de l’ampleur sur les médias sociaux.

Si des plateformes comme Meta et X (anciennement Twitter) ne vérifient pas systématiquement les faits, c’est à vous de le faire. Mais comment? Pour gérer efficacement la mésinformation et la désinformation, il faut à la fois comprendre, remettre en question et vérifier.

Donner un sens à l’information trompeuse

Il existe deux types d’information trompeuse que l’on trouve couramment en ligne. La mésinformation est une information fausse ou inexacte qui est diffusée sans aucune intention malveillante. La désinformation est différente.

Selon canada.ca, la désinformation est une fausse information visant délibérément à induire le lecteur en erreur. Voici quelques façons de repérer la désinformation :

  • Tentative de provoquer une forte réaction émotionnelle (généralement négative ou même catastrophique).
  • Utilisation de la satire plutôt que de faits (les mèmes sont un excellent exemple).
  • Déclarations audacieuses ou extrêmes sur des questions controversées (rappelez-vous les récentes élections).
  • Pièges à clics sous la forme de titres, d’images ou de vidéos trompeurs (par exemple, « Véronique a été aperçue portant une bague lors de ses récentes vacances. »).
  • Déclarations trop belles pour être vraies (par exemple, « Mettez-vous en forme en seulement 15 minutes par jour avec ces trois exercices! »).

L’IA générative a propulsé la mésinformation et la désinformation vers de nouveaux sommets. Les hypertrucages (en anglais) (vidéos, images ou séquences audio créées par l’IA qui semblent réelles et crédibles) sont de plus en plus sophistiqués et difficiles à détecter. Les faux comptes et les robots amplifient l’information trompeuse et font en sorte qu’il semble y avoir beaucoup de soutien pour des points de vue douteux.

Selon un sondage annuel de l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (CIRA), un Canadien sur 10 signale avoir aimé, partagé ou repartagé du contenu faux, trompeur ou incorrect. Vingt pour cent des personnes interrogées ont été confrontées à des hypertrucages.

Renforcer la résilience

Des recherches récentes mettent en lumière la façon dont les Canadiens interagissent avec la mésinformation en ligne, révélant à la fois les défis et les occasions associés au renforcement de la résilience numérique. En avril 2025, HabiloMédias, le centre canadien pour l’éducation aux médias numériques, a publié son rapport intitulé Motifs et méthodes : Renforcer la résilience à la désinformation en ligne au Canada.

En sondant 5 000 Canadiens, l’organisation voulait « mieux comprendre comment les Canadiens vérifient et partagent l’information en ligne et déterminer les meilleures approches pour les aider à reconnaître la désinformation en ligne et à y réagir ».

Le rapport présente six conclusions qui procurent des pistes de réflexion sur vos propres compétences visant à repérer l’information trompeuse sur les médias sociaux et à en combattre la propagation.

  • Les répondants avaient de la difficulté à reconnaître ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas. Ils se fiaient souvent à leur intuition ou à des suppositions.
  • Bon nombre de répondants font confiance à l’information si elle provient de publications connues, d’experts ou de personnes fiables dans leurs réseaux personnels.
  • La notoriété des outils de vérification des faits et de la façon d’y accéder est limitée, même pour les outils les plus populaires comme Snopes.
  • Bon nombre pensent qu’ils sont doués pour détecter la mésinformation, mais trouvent aussi le processus de vérification des faits lourd et fastidieux.
  • Moins de la moitié des répondants croient pouvoir détecter une image générée par l’IA, et bon nombre ont eu du mal à le faire lorsqu’on leur a présenté une fausse image.
  • Les adultes de 55 ans et plus sont plus susceptibles de croire une fausse information et se sentent moins confiants que les plus jeunes quant à leurs capacités à détecter la mésinformation ou de fausses images.

Bien que ces résultats mettent en évidence les problèmes liés à la détection de l’information trompeuse, il existe des mesures pratiques que vous pouvez prendre pour devenir un citoyen numérique plus averti.

Vérifier, vérifier, vérifier

L’esprit critique est la première arme dans la lutte contre l’information trompeuse. HabiloMédias, dans le cadre de son programme Faux que ça cesse!, propose trois questions à se poser pour s’assurer de faire preuve d’esprit critique.

  • Qu’est-ce que je sais ou crois déjà sur ce sujet?
  • Pourquoi est-ce que je veux y croire?
  • Qu’est-ce qui me ferait changer d’avis?

Une fois votre esprit critique activé, il est temps de vérifier l’information. Il existe plusieurs outils de vérification des faits populaires qui sont faciles à utiliser.

L’outil de vérification des faits de Google regroupe des données provenant d’outils crédibles, notamment Snopes, Politifact et FactCheck.org. Pour vérifier une photo ou une vidéo, vous pouvez utiliser l’outil de recherche inversée d’images de Google ou TinEye. HabiloMédias offre aussi un vérificateur de faits sous la forme d’un moteur de recherche qui permet aux utilisateurs de rechercher dans plus de huit outils de vérification des faits à la fois.

Le est une excellente ressource pour les adultes et les enfants. Initialement lancé en 2018 par MediaWise aux États-Unis, l’outil canadien rassemble les adolescents pour leur apprendre à maîtriser les médias numériques en mettant l’accent sur les habiletés en vérification des faits. Le réseau s’est étendu à une foule de pays comme le Brésil, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne et la Bulgarie.

Les adolescents produisent des vidéos de vérification des faits (en anglais) sur des allégations virales à propos de l’environnement, de la santé, de la science, de l’alimentation, de la beauté, de produits et des tendances des médias sociaux. Ils présentent l’allégation, puis détaillent les outils et les méthodes qu’ils ont utilisés pour déterminer si l’allégation était vraie ou fausse.

Les médias sociaux nous permettent de tisser des liens, de créer une communauté, d’apprendre, de rire et d’élargir notre réflexion sur ce qui est possible. Toutefois, c’est aussi une plateforme où la mésinformation et la désinformation continuent de se propager. L’esprit critique aide à distinguer le faux des faits, et les outils de vérification des faits fournissent les données probantes. Ne pas partager de contenu douteux et signaler l’information trompeuse peut aider à arrêter sa propagation. En améliorant sa culture numérique en matière de mésinformation et de désinformation, on contribue à faire des médias sociaux un lieu amusant, positif et instructif. Prêt à tester vos connaissances sur la façon de gérer l’information trompeuse? Répondez à ce questionnaire interactif.

Mots-clés:
Fausses nouvelles
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