Cyberintimidation / 18 juin 2021

La cyberintimidation peut être criminelle

Nimmi Kanji

Nimmi Kanji

directrice générale, programmes à vocation sociale : TELUS Averti et TELUS pour l’avenir

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Le vendredi 18 juin, c’est la #JournéeContreLaCyberintimidation. Créé en 2012 et coordonné par la Cybersmile Foundation, cet événement annuel international encourage et aide les gens des quatre coins de la planète à montrer leur engagement à créer une culture plus respectueuse, inclusive et diversifiée sur Internet. Selon le site web de la #JournéeContreLaCyberintimidation, 59 % de la population mondiale utilise Internet, et 60 % des utilisateurs d’Internet ont été exposés à de l’intimidation, de l’abus ou du harcèlement en ligne. HabiloMédias et PREVNet, en partenariat avec TELUS, ont sondé plus de 800 jeunes âgés de 12 à 18 ans, et leurs résultats montrent que 42 % des répondants avaient été victimes de cyberintimidation au cours des quatre semaines précédant le sondage. De même, Comparitech, un site web destiné aux consommateurs qui effectue des recherches et des comparaisons sur les services technologiques, a mené un sondage auprès de 1 000 parents de 2018 à 2021. Soixante pour cent des parents ayant des enfants âgés de 14 à 18 ans ont déclaré que leurs enfants avaient été victimes d’intimidation en ligne. Bien que les statistiques puissent varier d’une source à l’autre, une chose est claire : la cyberintimidation est particulièrement courante chez les jeunes.

Comprendre la cyberintimidation

Selon Sécurité publique Canada, la cyberintimidation survient lorsque des personnes utilisent des ordinateurs, des téléphones cellulaires ou d’autres appareils pour embarrasser, humilier, tourmenter, menacer ou harceler une autre personne. La cyberintimidation se poursuit généralement sur une période donnée, mais la différence entre l’intimidation hors ligne et celle en ligne, c’est la portée. Puisque l’intimidation se produit virtuellement, elle peut atteindre les personnes qui en sont victimes où qu’elles soient, à tout moment de la journée. Plusieurs victimes d’intimidation en ligne ont l’impression de n’avoir aucune issue. Le guide TELUS Averti, Aider nos enfants à composer avec la cyberintimidation, présente une liste d’exemples courants de cyberintimidation, dont les suivants : Propager des rumeurs

  • Propager des rumeurs
  • Embarrasser quelqu’un en partageant des informations personnelles, notamment des photos ou des vidéos
  • Se faire passer pour quelqu’un d’autre en ligne en obtenant un accès à son compte ou en créant un faux compte
  • Exclusion sociale, quand quelqu’un est mis de côté intentionnellement
  • Harceler des joueurs dans un jeu en ligne
  • Faire des commentaires agressifs ou négatifs dans une communauté en ligne pour créer un conflit (trollage)

Quelles sont les répercussions juridiques?

En 2012, Amanda Todd, de Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, avait 15 ans lorsqu’elle s’est suicidée après des années de cyberintimidation incessante. Sa mère, Carol Todd, milite maintenant activement en faveur d’une meilleure sensibilisation à la santé mentale et d’une réforme juridique. Carol a récemment raconté l’histoire d’Amanda dans Dark Cloud, un documentaire produit par TELUS paru le 10 octobre 2020, date coïncidant avec le huitième anniversaire du décès d’Amanda et la Journée mondiale de la santé mentale. La mort d’Amanda et les pertes tragiques de vies d’autres jeunes Canadiens causées par la cyberintimidation ont suscité un appel croissant pour une réforme juridique. Aujourd’hui, la cyberintimidation est une infraction pouvant mener à une inculpation et est assujettie au droit civil et au droit pénal. Le 10 mars 2015, le fait de diffuser des images intimes d’une personne sans son consentement est également devenu une infraction punissable aux termes du Code criminel du Canada et les personnes accusées et reconnues coupables de cette forme de cyberintimidation s’exposent à des conséquences. Par exemple :

  • Une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement
  • La saisie de l’appareil utilisé pour diffuser l’image
  • L’obligation de rembourser à la victime les frais liés au retrait de l’image sur les plateformes en ligne Selon la Gendarmerie royale du Canada, plusieurs autres infractions au Code criminel se rapportent également à la cyberintimidation. En fonction de la situation, des accusations pourraient être portées pour les faits suivants :
  • Harcèlement criminel : toutes formes de communication qui amènent une autre personne à craindre pour sa sécurité
  • Pornographie juvénile : partager des photos et des vidéos intimes de personnes de moins de 18 ans (selon le Wall Street Journal; chez les jeunes, le volume quotidien moyen de messages texte incluant du contenu sexuel est en hausse de 37 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie)
  • Profération de menaces et extorsion : menacer de communiquer les renseignements personnels d’une personne à d’autres si elle ne fait pas ce qu’on lui demande
  • Voies de fait : actes de force non consensuelle ou de violence, blessures ou destruction de biens personnels
  • Vol d’identité et fraude : créer un faux profil en ligne pour ruiner la réputation d’une personne
  • Libelle diffamatoire : répandre des rumeurs sur une personne

Que dois-tu faire si tu es victime de cyberintimidation?

Il existe plusieurs façons de te protéger si tu es victime de cyberintimidation ou d’aider d’autres personnes si tu en es témoin. Tu trouveras des conseils utiles dans le guide TELUS Averti mentionné précédemment. Voici d’autres points à considérer :

  • Prends ta vie privée au sérieux : utilise les paramètres disponibles sur les applications et les sites web de médias sociaux pour assurer la sécurité de tes renseignements personnels et de ton contenu
  • Sois sélectif : si tu envoies des photos ou des vidéos à des amis (ou à quiconque d’ailleurs), fais-le parce que tu en as envie, et non parce que quelqu’un te met de la pression pour que tu le fasses
  • Publie avec discernement : avant de publier ou de partager du contenu en ligne, prends une minute pour y penser et assure-toi que tu es à l’aise que ce soit publié et potentiellement partagé
  • Protège tes mots de passe : cette règle de base en matière de sécurité peut vraiment t’aider à éviter que tes renseignements personnels tombent entre de mauvaises mains
  • Déconnecte-toi : lorsque tu n’utilises pas tes comptes ou tes appareils, déconnecte-toi pour que personne ne puisse accéder à ton appareil sans permission
  • Sois ouvert : discute avec tes amis de cyberintimidation et de ce que ça signifie être un citoyen numérique responsable
  • Prends position : si tu es témoin de cyberintimidation, parles-en. Ne participe à aucune activité qui pourrait blesser quelqu’un d’autre et apporte ton soutien à quelqu’un qui est victime d’intimidation. Ton comportement est un exemple important pour les autres Non seulement la cyberintimidation a des conséquences néfastes sur le bien-être mental et physique des gens, mais elle peut aussi être illégale. Assure-toi de faire ta part pour créer un cyberespace inclusif et respectueux, et ajoute ta voix à la conversation mondiale lors de la #JournéeContreLaCyberintimidation.
Mots-clés:
Cyberintimidation
Sextage
Intervention des témoins
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