Cyberintimidation / 14 février 2023

Soyez qui vous êtes : le message de Jeremiah Masoli à l’occasion de la Journée du chandail rose

Amanda Lee

Amanda Lee

Conseillère principale, Programmes, Technologies pour l’avenir et TELUS Averti

Jeremiah Masoli joue au football

Cette année, la Journée du chandail rose, qui se déroule le 22 février, vise à sensibiliser le public à l’intimidation et à l’existence de programmes de soutien qui favorisent l’estime de soi chez les jeunes. Chaque année, à l’occasion de cette journée, des milliers d’élèves et de sympathisants portent du rose en signe d’unité contre l’intimidation.

Pour marquer la Journée du chandail rose de cette année, nous avons eu une excellente conversation avec Jeremiah Masoli, quart-arrière des Redblacks d’Ottawa.

Jeremiah a commencé à jouer au football à l’âge de 10 ans. Il a joué au football universitaire au City College de San Francisco, à l’Université de l’Oregon et à l’Université du Mississippi. En 2012, il s’est joint à la Ligue canadienne de football (LCF), jouant pour les Elks d’Edmonton. En 2013, il a été échangé aux Tiger-Cats d’Hamiton, où il a joué huit saisons. Il a été nommé étoile de l’Est de la LCF en 2018 et il s’est joint aux Redblacks d’Ottawa en 2022. Jeremiah nous parle des obstacles qu’il a rencontrés dans le milieu du sport, de ses expériences en matière d’intimidation et des raisons pour lesquelles il continue à s’engager dans le programme de l’Équipe étoile #ZéroIntimidation.

Q : Comment avez-vous débuté comme athlète? Quels obstacles avez-vous rencontrés?

JM : Dès mon plus jeune âge, mes parents ont voulu m’inculquer les valeurs des sports d’équipe. À 4 ans, j’ai commencé à jouer au tee-ball. À 10 ans, j’ai commencé à jouer au football. Je suis tombé amoureux de ce sport. J’ai eu la chance de jouer à toutes les positions au fur et à mesure que je perfectionnais ma technique, ce qui m’a permis de comprendre tous les aspects du jeu. J’ai tout particulièrement accroché à l’aspect « équipe ».

Mes parents étaient très chaleureux et me soutenaient beaucoup. Mon père m’a beaucoup appris concernant l’éthique du travail et les efforts à fournir pour réaliser ses rêves, ce qui, pour moi, était de jouer en tant que quart-arrière. Quand j’ai commencé le secondaire au début des années 2000, très peu d’enfants polynésiens ou samoans jouaient en tant que quart-arrière. Comme je suis Samoan, les gens m’ont jugé, insinuant que je ne pouvais pas lancer le ballon ni jouer au football avec intelligence. J’ai dû faire face à des préjugés et à des partis pris, mais j’ai réussi à les surmonter.

Q : Comment avez-vous surmonté cette situation avant de devenir un quart-arrière exceptionnel?

JM : J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de soutien. J’ai travaillé et des gens ont veillé sur moi. Mes parents, ma famille, mes mentors et mes entraîneurs m’ont aidé à trouver mon chemin. Quand j’étais plus jeune, j’étais un peu têtu et je pensais connaître toutes les réponses. J’ai vu les feux de la rampe et la NFL à l’horizon. J’ai suivi ma propre voie pour m’y préparer, en dépit des conseils de ceux qui se souciaient de moi. J’en ai tiré beaucoup de leçons importantes, et je comprends l’importance de s’entourer d’un solide réseau de soutien.

À présent, je suis très attentif à me protéger et à protéger mon énergie. Je choisis mes amis avec sagesse. Je veux être entouré de personnes aux opinions similaires et je fais preuve de plus de discernement quant à l’environnement et aux personnes qui m’entourent. J’ai également la chance de pouvoir aider des jeunes à atteindre leurs objectifs et à réaliser leurs rêves.

Q : Quelle est la contribution du sport à votre vie? Que peuvent apprendre les enfants férus de sport en s’adonnant à leur passion?

JM : Le sport a été inestimable pour moi. J’ai tiré de nombreuses leçons de vie importantes concernant les conditions de la réussite, les efforts à déployer en vue d’atteindre un objectif et la signification des échecs et de la persévérance. J’ai aussi appris à garder la tête froide. Le sport comporte tellement de hauts et de bas qu’il est essentiel de savoir comment rester maître de soi. L’aspect social du sport est également très important. J’ai noué des amitiés qui dureront toute ma vie et sur lesquelles je sais que je peux éternellement compter, et ce, sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Nous sommes tous là les uns pour les autres. Toujours.

Les enfants qui veulent poursuivre leur passion pour le sport doivent savoir qu’il s’agit d’un long cheminement. En poursuivant leurs objectifs, que ce soit un championnat ou un titre de meilleur joueur, ils découvriront certainement leur véritable identité. Le sport, et tous les hauts et les bas qui l’accompagnent, vous donnent une occasion unique de forger votre personnalité, votre détermination et votre âme. Cela ne concerne pas seulement le sport. Il s’agit aussi du cheminement vers la découverte de soi et la détermination de ce que nous désirons être.

Q : Quelle est votre expérience personnelle en matière d’intimidation dans le monde du sport, en ligne et hors ligne?

JM : Au football, pour réussir, il faut faire preuve d’agressivité et se montrer physique. La frontière est mince entre la nature compétitive requise et l’intimidation. En grandissant, j’ai été témoin d’intimidation. Et j’ai été malmené à cause de mon héritage. À cette époque, les gens n’avaient pas encore conscience des effets néfastes de l’intimidation comme c’est le cas aujourd’hui. La situation semblait donc presque normale.

Les médias sociaux ont changé la donne. C’est un tout nouveau monde. J’ai reçu des messages inappropriés sur Twitter. Il est regrettable que ce soit notre réalité maintenant. Lorsque mon fils a commencé l’école, nous avons beaucoup discuté de l’intimidation et nous continuons à le faire de façon régulière. Il doit comprendre ce qu’est l’intimidation et comment elle peut se manifester dans la cour de l’école ou en ligne. À son âge, il convient d’aborder la question de la distinction entre les plaisanteries et les insultes.

Q : Qu’est-ce que le programme Équipe étoile #ZéroIntimidation, et quand avez-vous commencé à y participer?

JM : Je me suis impliqué dans le projet Équipe étoile #ZéroIntimidation en 2017. Le programme a été développé en partenariat avec TELUS Averti et il sensibilise les enfants et les parents au monde numérique. Sans recourir à des tactiques alarmistes, il est essentiel de rappeler que les activités en ligne ne sont pas toujours sûres, contrôlées ou réglementées. Nous nous rendons dans les salles de classe (et proposons également des ateliers virtuels) pour apprendre aux enfants à naviguer en toute sécurité dans l’espace numérique.

J’ai organisé 10 ateliers jusqu’à présent. De nombreux enfants me demandent ce qu’ils doivent faire s’ils sont victimes d’intimidation ou s’ils voient un ami se faire intimider. Je les invite toujours à faire preuve de courage et à en parler. À s’adresser à leurs enseignants et à se renseigner au sujet des ressources disponibles. Certaines personnes se soucient d’eux et peuvent les soutenir si elles sont au courant de ce qui se passe.

Q : Quel message aimeriez-vous transmettre aux enfants en lien avec la Journée du chandail rose?

JM : Vous pouvez faire bouger les choses. Une seule personne suffit pour mettre fin à l’intimidation. Restez vous-même et vous trouverez votre groupe. Ne vous laissez pas influencer par les propos ou les opinions des autres. Acceptez sans réserve votre identité et poursuivez vos objectifs dans la vie, peu importe ce que les autres ont à dire à ce sujet. Portez le chandail rose, pratiquez votre sport même si certains pensent que vous n’en êtes pas capable, et ne craignez pas de prendre la parole ni de vous exprimer.

Mots-clés:
Courtoisie en ligne
Intervention des témoins
Santé mentale
Cyberintimidation
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