Dakota Williams en équipement de ski

Redonner

Zero Ceiling : L’appel des montagnes

3 déc. 2019

Pour la plupart des citoyens de Vancouver, c’était une journée nuageuse du mois de mars comme tant d’autres, mais pour Dakota Williams, maintenant 22 ans, l’avenir n’avait jamais semblé si radieux.

En ce jour de 2017, l’un de ses amis de l’Urban Native Youth Association l’a invité à participer à une « session d’aventure », organisée par un petit organisme sans but lucratif, Zero Ceiling, dans la station de montagne de Whistler.

Il avait désespérément besoin de cette pause dans sa vie. Depuis son enfance, il ressentait l’attrait des sommets enneigés qui dominent Vancouver et en font l’un des endroits dans le monde où les gens ont le plus envie d’aller vivre. Cependant, il lui semblait impossible d’échapper aux rues de la ville.

Chris Wrightson, codirectrice générale de Zero Ceiling, et Dakota Williams, membre du conseil d’administration.

(de gauche à droite) Chris Wrightson, codirectrice générale de Zero Ceiling, et Dakota Williams, membre du conseil d’administration. Avec l’aide de la Fondation TELUS pour un futur meilleur, l’organisme s’emploie activement à enrayer l’itinérance chez les jeunes. Work 2 Live, son programme d’un an, donne aux jeunes participants les outils nécessaires pour se débrouiller par eux-mêmes tout en profitant de la vie dans l’une des plus belles villes de montagne au pays.

Pour un jeune qui avait grandi dans une famille monoparentale du quartier Est, l’argent se faisait rare. Les problèmes de toxicomanie des adultes de son environnement menaçaient la stabilité familiale. Très jeune, Dakota avait souvent dû protéger sa petite sœur et lui trouver à manger. 

Quand il repense à sa petite enfance, il déclare : « Je me sentais coincé. Je n’avais pas l’impression de vivre mon enfance. Il a fallu que je mûrisse très jeune. » 

Depuis son ouverture, Zero Ceiling soutient les jeunes sans-abri et vulnérables, comme Dakota, dans leur passage à l’âge adulte. Son programme d’une durée de 12 mois, Work 2 Live, propose chaque année à huit d’entre eux un domicile stable, un emploi et une formation en aventure. Les jeunes participants viennent de tous les milieux. Certains ont grandi dans le système des garderies, d’autres sont des adolescents et de jeunes adultes qui n’ont pas pu bénéficier d’un soutien psychologique et physique approprié. Ils apprennent tout, de la gestion de leur temps et de leur argent à la façon de se procurer un certificat de naissance, d’ouvrir un compte de banque ou de se cuisiner des repas équilibrés. 

« Nous considérons cela comme du soutien familial. Que ferions-nous si c’était nos enfants? dit Chris Wrightson, codirectrice générale de l’organisme de Whistler établi depuis longtemps. Nous arrivons à nourrir ce sentiment d'appartenance qui permet de se remettre en bonne santé et de développer son bien-être. Pour nous, cela revient toujours à l’accès à la nature et aux liens solides. »

Itinérance et pauvreté chez les jeunes

La Fondation TELUS pour un futur meilleur soutient le travail de Zero Ceiling ainsi que celui de centaines d’autres organismes de bienfaisance au pays. Depuis sa création, la Fondation a distribué 7,6 M$ à 539 projets axés sur les jeunes et conçus pour favoriser l’autonomie de ceux qui sont en leur donnant accès à l’encadrement, aux ressources, aux outils, aux soins de santé mentale et aux services médicaux dont ils ont besoin pour contribuer à la société numérique et s’y épanouir. La Fondation bénéficie de l’appui des 18 comités d’investissement communautaire de TELUS, au Canada et dans d’autres pays, qui ont distribué 76 M$ à plus de 7 000 programmes novateurs depuis 2005. 

Sa mission est centrée sur la lutte contre l’itinérance et la pauvreté. D’une année à l’autre, plus de 1,5 million d’enfants au Canada n’ont pas accès à des repas nourrissants tous les jours; 350 000 jeunes sont sous la protection des services publics, sans le soutien d’une famille, et vivent une transition souvent traumatisante et isolée vers l’âge adulte; 30 000 Canadiens vivent dans la rue, bon nombre d’entre eux n’ont pas accès à des soins de santé essentiels en raison de problèmes mentaux, d’une dépendance ou d’autres circonstances difficiles; et 40 pour cent des familles à faible revenu n’ont pas de connexion Internet stable, ce qui peut nuire à la réussite scolaire et professionnelle de leurs enfants. 

« La Fondation TELUS pour un futur meilleur a été créée pour donner les moyens à de jeunes Canadiens, comme Dakota, de réaliser leur plein potentiel, déclare Tania Carnegie, présidente du conseil d’administration de la Fondation. C’est pourquoi nous sommes immensément fiers d’appuyer le travail essentiel d’organismes œuvrant dans la collectivité, comme Zero Ceiling, en les aidant à enseigner les aptitudes à la vie quotidienne et à fournir la technologie et le soutien dont les jeunes ont besoin pour réussir. »

Dakota Williams sur un vélo

Lorsqu’il était enfant, à Vancouver, Dakota Williams, 22 ans, rêvait toujours d’aller vivre dans les montagnes, mais il lui semblait impossible de quitter la ville. Sa famille était pauvre et instable. Un jour, il est entré en contact avec Zero Ceiling, un organisme de bienfaisance de Whistler qui aide les jeunes Canadiens vulnérables. Il ne l’a jamais regretté. « Je crois que tout le monde devrait avoir la chance d’essayer ce que je fais tous les jours, » dit-il.

Zero Ceiling, dont le financement dépend de subventions, d’activités de collecte de fonds et de dons, a absolument besoin du soutien de la Fondation pour poursuivre son travail.

Il faut environ 20 000 $ par année pour soutenir chaque jeune qui participe au programme Work 2 Live. D’un autre côté, le système des refuges coûte à peu près 30 000 $ à 40 000 $ par jeune et par année. 

Et les besoins ne font que croître. En 2018, 681 jeunes se sont retrouvés en situation d’itinérance dans le Grand Vancouver. Selon le tout premier décompte régional des jeunes sans-abri, la moitié d’entre eux provenaient des services sociaux et 42 % étaient autochtones.

« C’est indéniable, nous faisons un travail difficile, mais le plus dur, c’est de fonctionner dans ce système de programmes sous-financés, » selon Chris Wrightson. L’une des plus grandes forces de la Fondation TELUS pour un futur meilleur, c’est sa volonté d’aider de petits organismes communautaires, comme Zero Ceiling, souvent ignorés, justement en raison de leur taille. 

Même si le programme ne touche que huit jeunes chaque année, « nous changeons la vie des gens, ajoute Chris Wrightson. La Fondation TELUS pour un futur meilleur comprend très bien cela. C’est ce qui la rend exceptionnelle. »

TELUS procure également un téléphone intelligent aux jeunes participants et un forfait de données gratuit pendant deux ans pour qu’ils demeurent en contact avec les gens qui comptent le plus pour eux, notamment leur famille, leurs amis, leurs employeurs, le personnel éducateur et les travailleurs sociaux. Ce programme, appelé Mobilité pour l’avenir, est offert, à l’échelle nationale, à 20 000 jeunes qui doivent quitter leur famille d’accueil à l’âge adulte.  

« Je me sens chez moi, ici. » 

D’ici les 12 prochains mois, Zero Ceiling espère pouvoir offrir le programme Work 2 Live à quatre jeunes de plus et accueillir 12 participants par année. Graduellement, l’organisme aimerait en recevoir 24 chaque année d’ici trois ans.

Pour Chris Wrightson, les « petites victoires » soulignent la réussite du programme : une diplômée signant le bail de son premier appartement, un fils reprenant contact avec sa mère perdue de vue, un repas de bortsch et de piroguis préparé par des participants qui le dégustent ensemble autour d’une table. 

Selon elle, chacun de ces moments est « formidable ». 

Dakota Williams, quant à lui, habite encore à Whistler, deux ans et demi après avoir terminé le programme Work 2 Live. Il adore son emploi de moniteur de vélo de montagne l’été et, l’hiver, il travaille joyeusement au Magic castle & Tree fort, qui accueille les familles, à Whistler Blackcomb. Il dit que c’est grâce à Zero Ceiling qu’il a appris à gérer son revenu tout en ayant énormément de plaisir (entre autres, en passant le plus de temps possible sur les pentes et dans les sentiers).  

Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il ne perd pas contact avec sa famille, dont sa mère et sa jeune sœur à Vancouver. Mais les rues de la ville lui semblent très loin. C’est ici, dans les montagnes, qu’il se sent vraiment connecté, à la terre et à son but dans la vie. 

L’un de ses ambitieux projets consisterait à créer un organisme sans but lucratif qui permettrait d’amener dans les grands espaces des familles à faible revenu de la ville. Fondamentalement, pour Dakota, qui est d’origine crie, ojibwée et mohawk, ce serait une façon d’initier plus de jeunes autochtones aux sports alpins. Il aimerait permettre à des jeunes, comme lui, de se détacher du béton et de faire l’expérience de la paix et de la liberté que l’on ressent au grand air.

« Je crois que tout le monde devrait avoir la chance d’essayer ce que je fais tous les jours, dit-il. Ça me rend heureux de me retrouver au grand air. J’ai découvert quelque chose que je pourrais faire pour le reste de mes jours. Je me sens chez moi, ici. »