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Le témoignage d’une victime de violence conjugale encourage la guérison

23 juin 2021

(Dessus)La force puisée par Félicitée April (photo) lorsqu’elle a parlé de son expérience comme victime de violence familiale a amené ses collègues à TELUS à soutenir deux organismes de bienfaisance qui viennent en aide aux femmes et qui leur offre un refuge temporaire dans les deux collectivités concernées.

Même dans ses rêves les plus fous, Félicitée April n’aurait jamais cru que le simple fait de partager ton témoignage aiderait à amasser quelque 20 000 $ pour les victimes de violence conjugale.

« Je sentais le besoin d’en parler, parce que la violence conjugale est tellement plus répandue qu’on le croit », explique Félicitée, une adjointe administrative à TELUS, dans la ville québécoise de Rimouski.

« Personne n’en parle, parce que la honte frappe les victimes. C’est inacceptable! Comme société, nous devons éviter que les victimes se sentent honteuses de ce qui leur arrive. »

La force dont a su faire preuve Félicitée en parlant de son expérience comme victime d’abus psychologiques et sexuels a inspiré des membres de l’équipe du Québec et de la Colombie-Britannique à faire front commun pour soutenir deux organismes ayant pour mandat d’autonomiser les femmes et d’offrir de l’hébergement sécuritaire d’urgence dans leurs collectivités respectives : la Débrouille, à Rimouski, et le Downtown Eastside Women’s Centre, à Vancouver. Dans le contexte de la pandémie et des mesures de distanciation physique et sociale, les collègues ont mené des projets de levée de fonds individuels appuyés par TELUS, qui s’est engagée à doubler les dons en versant un montant équivalent aux sommes amassées.  

Félicitée se voit généralement comme une personne réservée. Mais en livrant son témoignage, elle s’est aperçue qu’il touchait de près un très grand nombre de femmes.

« C’est l’une des rares fois où des gens m’ont approchée pour me dire : “Merci d’aborder le sujet. J’ai été moi aussi pendant longtemps dans une relation abusive et je n’en ai jamais parlé” ou “Mes deux sœurs ont été dans de telles relations et elles ressentent encore de la honte aujourd’hui” ».

Selon la Fondation canadienne des femmes, 67 pour cent des Canadiens disent connaître une femme qui a été victime d’abus physiques ou sexuels. Fait encore plus troublant, au Canada, une femme est tuée tous les six jours par son partenaire. Chaque nuit, plus de 6 000 femmes et enfants dorment dans un refuge pour échapper à une situation dangereuse à la maison.

Mère d’un garçon de quatre ans, Félicitée se considère comme une des plus chanceuses.

Quand elle a décidé de fuir un mariage toxique aux États-Unis, elle savait qu’elle pourrait compter sur le soutien inconditionnel de sa famille et de ses amis au Québec.

Avec son fils, elle est retournée vivre dans la maison de son enfance avec ses parents, et elle savait qu’elle arriverait à trouver du travail grâce à son diplôme de maîtrise.

Toutes les femmes vivant dans une relation marquée par la violence ne peuvent pas prendre la décision de partir aussi facilement.

« Certaines d’entre elles savent que si elles sortent de la relation, elles n’auront nulle part où aller, explique-t-elle.

C’est pourquoi les refuges sont si importants. Mon histoire est triste, mais dans une moindre mesure, vu que j’ai eu du soutien. »

Le courage de partir 

Félicitée dit que les abus sont apparus dès le début de sa relation.

Elle se faisait constamment rabaisser et, vivant aux États-Unis, elle était isolée de sa famille et de ses amis.

Il lui a fallu beaucoup de temps pour trouver le courage de partir, car elle ne se rendait pas compte qu’elle était victime de violence psychologique. Son ex-mari ne l’a jamais frappée ni ne lui a crié dessus, mais elle était constamment manipulée.

« Quand on vous rabaisse jour après jour, il est difficile de reconnaître votre propre valeur », explique-t-elle.

Elle avait également honte de sa situation, une émotion qu’elle sait maintenant être injustifiée. 

« Je cachais ma situation parce que j’avais peur qu’on s’aperçoive que quelque chose n’allait pas dans cette relation. Je voulais projeter l’image d’une relation saine. »

En fin de compte, elle est partie parce qu’elle craignait pour sa sécurité et celle de son fils.

Quand elle est arrivée au Canada, elle a demandé l’aide d’une conseillère de la Débrouille et a graduellement compris qu’elle était la victime, et non l’auteure des déboires du couple, comme son ex le lui faisait croire.

Le fait de remettre un chèque au refuge était important pour elle : un geste empreint d’émotion et une étape sur le chemin de sa guérison.

 « Je me sens si redevable et je pouvais enfin leur donner en retour, dit-elle.

Au début, je voyais mal comment exprimer toute ma gratitude, mais ce chapitre est maintenant derrière moi. J’ai eu une expérience très difficile. J’ai tant appris et j’ai enfin terminé le livre. Le livre est maintenant brûlé. »

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Les fonds versés par TELUS à La Débrouille, à Rimouski (Québec), s’ajouteront au soutien financier offert aux femmes et aux enfants qui reconstruisent leur vie pour couvrir certaines dépenses comme le coût des services médicaux spécialisés, des systèmes de sécurité à domicile ou de leurs consultations.

La Débrouille fournit chaque année le refuge à plus de 100 femmes et 50 enfants dans la région du Bas-Saint-Laurent. L’organisme soutient également 150 autres femmes sur le chemin de leur guérison. L’argent versé par TELUS aidera à soutenir financièrement des femmes et des enfants dans le besoin, y compris en contribuant à payer des services médicaux spécialisés, des systèmes de sécurité résidentielle et des séances de consultation. 

« Il est important de mettre en lumière les conséquences de la violence familiale, mais on oublie trop souvent de parler de ceux qui s’en sont sortis. Félicitée April est un remarquable exemple de résilience et de courage, et il ne fait aucun doute qu’elle inspirera d’autres femmes à renouer avec l’amour propre et le respect de leur personne », confie Geneviève Lévesque, coordonnatrice et co-gestionnaire de l’organisme.

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Le refuge pour femmes de Downtown Eastside, à Vancouver (Colombie-Britannique), fournit des repas chauds, des vêtements et de l’aide à plus de 500 femmes, enfants et personnes âgées chaque jour.

À Vancouver, le Downtown Eastside Women’s Centre offre chaque jour un soutien concret à plus de 500 femmes, enfants et aînés. En plus de fournir un refuge et de l’hébergement permettant de fuir la pauvreté et la violence, le centre fournit des articles de base, y compris des repas chauds, des vêtements, des adresses postales et un numéro de téléphone sécurisés, ainsi que l’accès à un ordinateur. 

Félicitée se dit toujours aussi touchée par l’élan de générosité et l’esprit communautaire de ses collègues à TELUS. 

Son équipe cherche sans cesse des moyens de redonner à la collectivité, que ce soit en plantant des fleurs pour embellir le quartier ou en livrant des sandwichs aux itinérants.

« En entrant dans la famille TELUS, on prend la pleine mesure des efforts visant à redonner à la collectivité, explique-t-elle.

On apprend à saisir l’importance de ces efforts. »

Pour soutenir des femmes comme Félicitée April sur le chemin de la guérison, visitez dewc.ca et ladebrouille.ca.