Deux participants de Scientifiques à l’école examinent des éprouvettes dans leur classe

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L’éveil d’une nouvelle génération de scientifiques et d’innovateurs

4 nov. 2019

Une nouvelle fondation canadienne novatrice permet à des organismes comme Scientifiques à l’école de former des milliers d’autres jeunes au pays en vue d’un avenir dominé par les STIM.

Jour après jour, à l’école Dr. C.F. Cannon dans la région de Durham, une collectivité diversifiée à l’est de Toronto, les enseignants ont du pain sur la planche : ils doivent préparer les élèves pour le monde qui les attend à la fin de leurs études.

De la maternelle à la 8e année, les 375 élèves de cette école primaire font face à un avenir dominé par ce qu’on appelle les STIM : science, technologie, ingénierie et mathématiques. On estime que d’ici 10 ans seulement, 75 % des nouveaux emplois seront liés à ces secteurs cruciaux, de l’intelligence artificielle à la robotique en passant par la production d’énergie verte et la durabilité alimentaire.

À l’école Dr. C.F. Cannon, toutefois, la volonté d’enseigner les bases des STIM va bien au-delà d’un désir d’inspirer le prochain Stephen Hawking ou la prochaine Roberta Bondar.

Aussi jeunes soient-ils, beaucoup d’élèves connaissent déjà le stress et le fardeau constants qui accompagnent la pauvreté et la faim. Beaucoup de familles de la région de Durham ont du mal à joindre les deux bouts, une réalité quotidienne qui menace de suivre les jeunes dans leur vie d’adulte et, si l’on n’intervient pas, de les enfermer dans un cycle de pauvreté intergénérationnelle.

Dans ce contexte, l’enseignement des STIM ouvre la porte à un avenir simplement meilleur. Selon certaines études, le fait d’avoir été initié tôt aux mathématiques et aux sciences est le premier facteur d’intérêt pour les STIM chez les élèves du secondaire et du postsecondaire. Cela leur permet aussi d’acquérir des compétences essentielles, comme la pensée critique, la résolution de problèmes et la collaboration. Selon Statistique Canada, les détenteurs d’un diplôme d’études postsecondaires en STIM jouissent habituellement d’un meilleur taux d’embauche et d’un salaire plus élevé, particulièrement s’ils sont formés en ingénierie ou en informatique.

« Il s’agit simplement de piquer la curiosité des jeunes et de leur donner accès au monde des STIM, qui les entoure déjà », affirme Melissa Sparkman, directrice de Dr. C.F. Cannon.

D’où l’importance de la Fondation TELUS pour un futur meilleur. Forte d’un don de 120 millions de dollars de la part de TELUS, la Fondation, lancée en 2018, a pour mandat de s’attaquer aux défis socioéconomiques auxquels se heurtent les Canadiens les plus défavorisés, et surtout les jeunes, en leur permettant d’accéder aux spécialistes, aux ressources et aux services nécessaires à leur épanouissement. 

Plus précisément, la Fondation appuie le travail de 13 comités d’investissement communautaire canadiens. Leur raison d’être : offrir aux plus petits organismes caritatifs locaux qui œuvrent en première ligne afin de répondre aux besoins des collectivités le financement nécessaire pour aider les jeunes à acquérir des compétences en littératie numérique, pour offrir des soins de santé et un soutien psychologique de base aux itinérants et pour créer des occasions cruciales en éducation. Le pouvoir décisionnel appartient à des leaders communautaires choisis pour leur connaissance approfondie des difficultés sociales vécues par les jeunes de chaque collectivité.

C’est une excellente nouvelle pour Scientifiques à l’école, un organisme caritatif de Toronto qui offre des ateliers de recherche sur les STIM à des centaines de milliers d’enfants d’âge scolaire, de la maternelle à la 8e année, en Alberta et en Ontario, y compris dans la région de Durham. Les activités de l’organisme sont financées par TELUS.

Cindy Adams, directrice administrative de l’organisme, explique son mandat : « Nous voulons que ces jeunes apprennent à prendre des décisions éclairées en raisonnant à partir de données fiables. Mais ils ont aussi beaucoup de plaisir! Pour eux, c’est l’occasion de se mettre dans la peau d’un scientifique ou d’un ingénieur. » 

Ultimement, l’organisme veut montrer aux jeunes qu’ils sont capables de comprendre et de s’impliquer dans les études de STIM. On vise spécialement les filles qui, selon le gouvernement fédéral, demeurent réticentes à s’orienter dans ces domaines, particulièrement en ingénierie, en mathématiques et en informatique. 

Bien sûr, une passion durable pour les applications concrètes, voire révolutionnaires, des STIM est aussi essentielle à la gestion de problèmes mondiaux complexes, qu’il s’agisse des changements climatiques, de crises sanitaires comme les épidémies liées au virus Ebola, ou de situations mortelles comme les pénuries alimentaires.

« La prochaine génération est capable de relever ces défis », croit Mme Adams.

Partenaire de longue date de Scientifiques à l’école, TELUS aide à financer les ateliers de l’organisme, donnés par des scientifiques et des professionnels innovateurs qui offrent une formation concrète sur toutes sortes de sujets, dont la photosynthèse, la physique des engrenages, les systèmes de poulies, les écosystèmes mondiaux et le monde microscopique des cellules. Par l’intermédiaire de ses comités d’investissement communautaire, TELUS a remis 200 000 $ à l’organisme depuis 2006. Une partie de ces fonds est réservée à l’organisation de présentations dans des écoles sous-financées comme Dr. C.F. Cannon.

Pour Mme Adams, tous les dons reçus aident Scientifiques à l’école à combler l’écart entre familles pauvres et familles riches en matière d’accès à une éducation spécialisée en STIM. Les dons permettent aussi d’offrir des ateliers gratuits dans des dizaines d’écoles supplémentaires. Selon l’organisme, à ce jour, TELUS est venue en aide à 12 écoles de l’Ontario par l’intermédiaire d’un programme d’« adoption d’école », quelque 480 ateliers gratuits ont été offerts dans des établissements desservant des collectivités à faible revenu, et 12 960 scientifiques en herbe ont participé. 

« C’est grâce à nos donateurs que nous accomplissons ce travail, note Mme Adams. Ensemble, nous allons combler l’écart en ce qui a trait aux occasions d’apprentissage. » 

Sa reconnaissance est partagée par le personnel de Dr. C.F. Cannon, qui collabore avec Scientifiques à l’école depuis trois ans. En tant qu’école adoptée, Dr. C.F. Cannon est en mesure d’offrir les ateliers enrichis gratuitement deux fois par an aux élèves de la 4e à la 8e année. Melissa Sparkman, directrice, a été tellement impressionnée par la qualité des ateliers que l’école débourse maintenant pour les offrir gratuitement aux plus jeunes. 

« Nous voulons encourager la curiosité, la créativité et la résolution de problèmes chez nos élèves, explique-t-elle. Ce programme est une occasion en or. D’autant qu’on sait que les jeunes ont davantage de succès à l’école lorsqu’ils s’impliquent dans leur propre éducation. »

Shannon Van Pelt, enseignante, en a été témoin à plusieurs reprises : l’approche des ateliers, axée sur la découverte, suscite chez les élèves un vif intérêt pour les sciences. 

En tant que pédagogue, elle voit dans leurs réactions enthousiastes un signe qu’ils écoutent et retiennent la matière enseignée en classe pour ensuite mettre leurs connaissances en pratique lors des ateliers. 

Mais, surtout, elle constate un changement dans leur attitude envers les STIM. La différence est presque magique : 

« Ils commencent à remarquer différents phénomènes, dit-elle, puis s’aperçoivent qu’en fait, la science est partout : dans les poignées de porte de la salle de classe, chez eux, dans les plantes... »

Elle conclut : « C’est le début de leur éveil scientifique. »