Blanc Sablon Ouest

Connecter les Canadiens

Sortir la Basse-Côte-Nord de son isolement en la connectant au reste du monde

27 janv. 2020

Blanc-Sablon, Québec. C’est dans le froid matinal que Dany Gaudreault, technicien de TELUS, enfourche sa motoneige, son équipement solidement attaché au traîneau, pour aller faire sa ronde habituelle d’entretien et d’installation du réseau sur le vaste territoire de la Basse-Côte-Nord.

Il va parcourir environ 400 kilomètres sur un sentier couvert de neige, la Route blanche, qui traverse certains des villages les plus reculés du Canada. On y parle tantôt français, tantôt l’anglais, et même l’innu.

La région est si isolée que le mode de vie de certains de ses résidents, ceux que l’on appelle les Coasters, a peu changé depuis 50 ans. Plusieurs d’entre eux pêchent leur repas du soir et boivent l’eau gorgée d’oxygène qui provient directement des glaciers du détroit de Belle Isle.

Pour M. Gaudreault, c’est un jour de travail comme un autre. Jusqu’à tout récemment, quelques résidents seulement pouvaient profiter d’un accès limité à Internet. Depuis cinq ans, en hiver, M. Gaudreault fait donc le voyage presque toutes les deux semaines pour s’assurer qu’ils restent connectés au moyen du service de ligne téléphonique.

Le maire de Gros-Mécatina, Randy Jones, s’exprime à la conférence de presse de TELUS à Pakua Shipu.

C’est une routine qui s’apprête cependant à changer, puisque TELUS a entamé son ambitieux projet de déployer Internet haute vitesse et la téléphonie mobile dans cette région. Ce projet de 23 millions de dollars – investissement conjoint des gouvernements provincial et fédéral – changera certainement la vie des habitants de la région. Habitués depuis toujours à un accès limité aux outils de communication modernes et aux avancements technologiques, plusieurs d’entre eux ont hâte de faire leur entrée dans cette nouvelle ère de connectivité. Familles, amis et voisins pourront ainsi profiter du monde numérique, tout en restant ancrés dans leurs traditions culturelles.

« Il s’agit d’un projet important pour nous. Il apportera plusieurs petites améliorations à notre vie. Mises toute ensemble, ces améliorations feront de grandes choses », raconte Randy Jones, maire de Gros-Mécatina et préfet de la MRC du Golfe du Saint-Laurent, l’entité administrative assurant la gestion du territoire. « La technologie nous ouvre les portes du savoir grâce à Internet et à ses sources inépuisables d’information. Elle apporte plus de sécurité et nous permettra de gagner du temps; celui que nous passons à attendre qu’une connexion s’établisse pour pouvoir parler à nos proches. Le projet de TELUS apporte aussi de nombreuses possibilités dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

« Comme on dit si bien en anglais, sky is the limit. »

Combler le fossé numérique

Des membres de l’équipe TELUS se sont rendus pour la première fois en Basse-Côte-Nord en 2018 pour présenter le projet de déploiement d’un réseau haute vitesse aux résidents. On leur a raconté les difficultés qui découlent de l’absence de connectivité fiable.

« J’ai rencontré des gens qui avaient dû abandonner l’école pour prendre soin d’une personne malade dans la famille. Ils n’ont pas pu poursuivre leurs études parce qu’ils n’avaient pas accès à un service Internet de qualité. L’absence de connectivité rend également difficile pour les entreprises d’établir une forte présence en ligne, ce qui est indispensable de nos jours afin de demeurer compétitif à l’échelle locale et internationale », déclare Marie-Christine D’Amours, vice-présidente de TELUS, Solutions consommateurs et petites entreprises, et Expérience client au Québec.

Selon M. Jones, le fossé numérique qui sépare la région et le reste du Canada a une incidence directe sur le déclin démographique et menace le maintien du mode de vie traditionnel.

« Les jeunes quittent la région parce qu’ils ne peuvent pas poursuivre leurs études sans la technologie. Ils n’ont pas les mêmes chances de réussite dans notre monde de plus en plus numérique », dit-il.

Il arrive même que la vie des gens soit mise en danger.

« Dans le cadre des soins quotidiens aux patients, le personnel infirmier doit souvent compter sur les lignes filaires pour communiquer avec les médecins, qui se trouvent à des centaines de kilomètres, à Blanc-Sablon », raconte M. Jones.

Heureusement, ce sera bientôt chose du passé. Depuis le 15 novembre, certains des villages situés entre Blanc-Sablon et Pakuashipi sont connectés au nouveau réseau haute vitesse mobile. Celui-ci sera déployé dans le reste de la région d’ici 2021, soit un an avant la date initialement prévue.

« Pour la première fois, les habitants de la Basse-Côte-Nord pourront profiter de débits Internet aussi rapides que ceux habituellement offerts dans les centres urbains et pourront rester connectés à la maison, au bureau ou dans leurs déplacements », précise Mme D’Amours.

Un exploit technologique impressionnant

Pour TELUS, permettre à une des régions les plus éloignées du pays d’avoir accès à la même connectivité de classe mondiale que les grandes villes canadiennes n’est pas une mince tâche. Selon François Gratton, président de groupe TELUS et chef de la direction de TELUS Québec, il s’agit « de l’un des projets de TELUS les plus ambitieux et les plus éloignés situé au nord du 49e parallèle ».

La solution met à profit la technologie mobile LTE évoluée, soutenue par une infrastructure dorsale hybride, qui conjugue un réseau de fibre optique ultrarapide et un des plus vaste écosystèmes micro-ondes au monde. Cette technologie permet d’exploiter au maximum la vitesse et la capacité du signal haute vitesse et d’augmenter jusqu’à 40 fois la bande passante disponible. Il s’agit d’une des nombreuses mesures que prend TELUS pour combler le fossé numérique en misant sur la puissance de la technologie et garantir que tous les Canadiens, indépendamment de leur région ou de leur situation, aient accès à la technologie et aux ressources dont ils ont besoin pour réussir et s’épanouir dans notre société numérique.

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The ability to partake in some of the fastest wireless connectivity available in the world today is welcome in the small Innu community of Pakua Shipu, where traditional activities like fishing, hunting and production of handcrafted items are still a vital part of residents’ lives. More importantly, young people need technology to continue their schooling without having to leave the community. (Photo by André Rainville)

Les améliorations apportées au réseau ouvriront de nombreuses portes aux gens de la région : les entreprises locales pourront vendre leurs produits sur Internet; les résidents auront accès à l’expertise de spécialistes médicaux éloignés en temps réel, ce qui aura une incidence sur leur santé; sans oublier les jeunes, qui auront un meilleur accès à l’éducation et pourront suivre des cours en ligne partout dans le monde. Les services d’urgence pourront aussi réagir plus rapidement si un résident se trouve face à un ours ou qu’un pêcheur a besoin d’aide immédiate par mauvais temps.

La géographie s’est avérée être un défi de taille puisque les routes sont presque inexistantes. La région, une des moins peuplées du Canada, est vaste et isolée. Elle compte moins de 5 000 habitants répartis sur 400 kilomètres dans cette région à l’extrême est du Québec.

L’équipement nécessaire à la construction du réseau doit être apporté par hélicoptère ou par bateau, et les équipes sur le terrain doivent, comme les habitants du coin, utiliser les moyens de transport traditionnels (véhicules tout-terrain ou motoneiges – selon la saison) pour se rendre à destination.

Les politiques du gouvernement creusent davantage le fossé numérique au Canada et empêchent les Canadiens en région rurale de bénéficier d’une connexion Internet optimale. Vous pouvez contribuer à changer les choses.

Saisir les opportunités

Les résidents se rendent bien compte de ce qu’une telle mise à niveau de réseau leur apportera : services, ressources et facilité de communication avec les gens.

« Notre première route d’accès sera numérique », indique M. Jones.

Selon Mary Mark, directrice générale du Conseil de bande de Pakuashipi, l’accès à la connexion mobile la plus rapide du monde à l’heure actuelle profitera grandement à cette petite communauté innue, où les activités traditionnelles (chasse, pêche et artisanat) font encore aujourd’hui partie intégrante du quotidien.

Elle parle du besoin de changement : « Notre conseil avait frappé un mur. Nous ne pouvions réaliser nos projets. Nous avions besoin d’Internet pour créer une stratégie tournée vers l’avenir qui favorise les communications virtuelles avec d’autres communautés autochtones. »

La haute vitesse permettra d’attirer de nouveaux talents dans la région, puisqu’ils pourront aisément rester en contact avec leurs proches, malgré la distance.

« Ma femme pouvait passer toute une soirée à télécharger une vidéo de nos petits-enfants d’à peine quelques secondes, raconte M. Jones. Dorénavant, nous pourrons célébrer chacun de leurs anniversaires en temps réel. »

Les résidents espèrent surtout que la nouvelle connectivité permettra de renforcer les collectivités et les fera avancer en toute confiance.

« Contre toutes attentes, les Coasters ont réussi à survivre dans un environnement difficile grâce aux liens solides qui les unissent », indique M. Jones. « Il nous revient maintenant de saisir les occasions créées par l’Internet haute vitesse, afin de prospérer et de partager la beauté de nos paysages et de notre culture avec le monde entier. »

Deux hommes debout dans un champ souriant et regardant une tablette.

Aidez à améliorer la connectivité dans les régions rurales du Canada

De meilleures politiques du gouvernement sont nécessaires pour aider les Canadiens vivant dans les régions rurales à avoir accès à Internet haute vitesse.

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