Raymond Macaraeg, infirmier praticien en soins de santé primaires au centre de santé communautaire de Parkdale Queen West

Réconciliation

Soigner avec compassion là où les besoins se font sentir

23 févr. 2021

Raymond Macaraeg, infirmier praticien en soins de santé primaires au centre de santé communautaire de Parkdale Queen West, est en première ligne pour fournir des soins de santé essentiels et des services de réduction des méfaits aux résidents marginalisés de l’endroit, dont plusieurs se sentent exclus du système de santé conventionnel. NICK MENZIES PHOTOGRAPHY

Avec ses cafés et ses boutiques à la mode, Queen West, dans Parkdale, est considérée comme une des rues les plus en vogue de Toronto. Avant la pandémie, elle était fréquentée par une faune branchée, mais elle cache aussi une autre réalité.

On estime que 8 700 Torontois se trouvent sans abri chaque jour. Dans Parkdale, près de la rue Dufferin, cette statistique se matérialise en un vaste campement de tentes érigées par des sans-abri aux prises avec la pauvreté, la toxicomanie et les problèmes de santé mentale.  

Par un heureux hasard, le campement est situé juste en face du centre de santé communautaire Parkdale Queen West, qui fournit un soutien vital aux résidents marginalisés du secteur. Son équipe de podiatres, d’agents de santé communautaire, de psychiatres, de diététistes, de physiothérapeutes, d’infirmières et de médecins offre gratuitement toute une gamme de services médicaux et de réduction des méfaits.

Aujourd’hui, Janis, une résidente de Parkdale au début de la cinquantaine ayant passé la majeure partie de la dernière décennie dans la rue, attend patiemment dans le hall. Elle est là pour recevoir sa dose hebdomadaire de morphine, un substitut cliniquement approuvé de l’héroïne et du fentanyl. Sa dépendance est en quelque sorte le résultat d’une enfance marquée par les traumatismes et l’extrême pauvreté.

« Ici, on peut obtenir du fentanyl aussi facilement qu’une tasse de thé » affirme Janis au sujet du quartier. Cette drogue mortelle, responsable de nombreux décès par surdose dans le secteur, a été rendue encore plus meurtrière par l’arrivée du coronavirus et des mesures de distanciation visant à ralentir sa propagation. 

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Angela Robertson, directrice générale du centre de santé communautaire, qualifie d’« agent de changement » la nouvelle clinique de santé mobile de Parkdale Queen West propulsée par TELUS Santé, car elle permet d’aller à la rencontre des personnes dans le besoin. NICK MENZIES PHOTOGRAPHY

« La règle numéro un en réduction des méfaits est d’inciter les gens qui consomment à ne pas le faire seuls, mais l’isolement est devenu nécessaire à cause de la COVID-19. Alors quand survient une crise, personne n’est là », explique Angela Robertson, directrice générale du centre de santé communautaire de Parkdale Queen West. 

Le Dr Andrew Boozary, directeur général de Population Health and Social Medicine au Réseau universitaire de santé de Toronto, observe depuis des décennies le fonctionnement du système de santé au pays. Selon lui, ce dernier projette une image d’universalité, mais ce n’est qu’une illusion.

« Oui, notre système de santé est très puissant, mais quand on se penche sur la prestation des services dans la réalité et qu’on examine les données empiriques des dernières décennies, on constate une discrimination évidente envers les pauvres, les personnes racisées, les Autochtones et les immigrants. »

Ainsi, les personnes marginalisées se sentent souvent exclues des modèles conventionnels de services de santé, comme les cliniques sans rendez-vous et les hôpitaux. Les sans-abri, en particulier, font face à une variété d’obstacles : absence de moyen de transport et de carte d’assurance-maladie valide, antécédents médicaux non documentés, traumatismes, maladies mentales non traitées, etc.  Par conséquent, pour eux, l’accès aux soins de santé primaires, au soutien en santé mentale et à la réduction des méfaits s’en trouve réduit encore davantage.

« Je déteste aller à l’hôpital. Tout le monde nous méprise. Ils pensent que notre dépendance est un choix de vie. Même si nous étions mourants, ils ne nous écouteraient pas. » 

- Janis

Soutenir avec humilité

C’est pour fournir des soins de qualité à des personnes comme Janis que TELUS a étendu à Toronto son programme novateur Santé pour l’avenir. En partenariat avec le centre de santé communautaire Parkdale Queen West et le programme de médecine sociale du Réseau universitaire de santé, une clinique mobile spécialement équipée sillonnera les rues du centre-ouest de la ville. Elle fournira des soins de santé primaires essentiels et des services de réduction des méfaits aux populations marginalisées. De plus, la clinique mobile permettra de faire du dépistage et de la vaccination contre la COVID-19 dans les centres d’hébergement pour sans-abri, les habitations collectives pour personnes marginalisées et les secteurs à haut taux de contamination.

Les politiques du gouvernement creusent davantage le fossé numérique au Canada et empêchent certaines régions de bénéficier d’une connexion internet optimale.

Soutenues par un engagement de 10 millions de dollars sur cinq ans de TELUS, des cliniques mobiles semblables sont déjà actives à Victoria, Vancouver, Surrey, Calgary, Edmonton, Ottawa, Montréal et Halifax ainsi que dans les régions de Mississauga-Peel et de Waterloo. Chaque fourgonnette est équipée de la technologie de dossiers médicaux électroniques (DME) de TELUS Santé et du service Wi-Fi LTE de TELUS, ce qui permet aux praticiens qualifiés de recueillir et de stocker des données sur la santé, d’examiner l’évolution des résultats au fil du temps et d’assurer une meilleure continuité des soins pour les patients dont l’historique médical n’était jusqu’ici consigné nulle part.

Dans Parkdale, presque du jour au lendemain, le centre de santé communautaire deviendra ainsi en mesure d’aller à la rencontre des clients au moment où ils en ont besoin. 

« Je pense que cela changera la donne, déclare Angela Robertson au sujet de la clinique de santé mobile Parkdale Queen West propulsée par TELUS Santé. Nous savons que si vous vivez dans la pauvreté, que vous avez des problèmes de santé mentale et des traumatismes connexes et que vous ne pouvez pas recevoir vos services dans un hôpital précis, à un moment précis, à cause d’une foule de raisons liées à votre situation, vous manquerez tout simplement votre rendez-vous et n’aurez pas accès aux soins. »

« Maintenant, nous pouvons amener ce service au client. »

Mme Robertson croit par ailleurs que la clinique mobile sera un atout précieux pour lutter contre la pandémie et qu’elle permettra de dispenser des services de santé vitaux allant au-delà des soins primaires, comme l’éducation sur le diabète et le soutien à la prévention des surdoses.

Janis est elle aussi emballée par les possibilités offertes par la clinique. Elle s’est récemment trouvé une place dans une maison de chambres, mais elle est loin d’avoir oublié ce qu’on ressent quand on est dans la rue et qu’on a besoin d’une aide médicale qu’on n’ose pas demander. 

« Maintenant, la clinique mobile va faire disparaître cette stigmatisation, car elle va apporter l’aide médicale aux gens », affirme-t-elle. 

C’est la véritable force du programme. 

« Je suis extrêmement heureux de ce partenariat avec Parkdale, déclare le Dr Boozary. C’est la bonne façon de faire : se servir de l’expertise communautaire envers laquelle les clients ont confiance pour les guider et les soutenir avec humilité. »

Un homme assis sur un rocher dans la nature travaillant sur un ordinateur portable.

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